Le musée de Tahiti et des Îles se prépare à rouvrir le 4 mars prochain. Ses équipes ont procédé à l’installation du « heva tupapa’u », le costume de deuilleur ramené en Europe par James Cook en 1774, qui fait l’objet d’un prêt de trois ans par le British Museum de Londres, comme la statue du dieu A’a.
Lors de son premier voyage à Tahiti, James Cook cherche déjà a se procurer un costume de deuilleur ; les chefs à qui il s’adresse refusent. Ce n’est qu’au deuxième voyage, en 1774, qu’il parvient à ses fins, en échange de plumes collectées à Tonga et aux îles Cook. Composé de tapa teint de couleurs vives, de disques de coco, de quelques 1 500 pièces de nacre et de centaines de plumes, le « heva tupapa’u » avait été rénové pour la grande exposition Oceania de la Royal Academy of Arts, présentée ensuite au Musée du Quai Branly (2018-2019). Un travail minutieux auquel avait participé Theano Jaillet, alors directrice du musée de Tahiti.
C’est à cette époque que la Polynésie entame des discussions avec plusieurs musées européens pour négocier des prêts de plus ou moins longue durée, dans le cadre de la rénovation et de l’agrandissement du Musée de Tahiti et des Îles. Le British Museum s’engage en septembre 2021 à prêter plusieurs pièces majeures, dont la statue du dieu A’a et le costume de deuilleur, arrivés au fenua il y a quelques jours avec des équipes du musée londonien. L’installation du seul heva aura pris 5 jours, relate la directrice du Musée Miriam Bono dans un post Facebook. D’autres objets sont également arrivés du Musée d’archéologie et d’anthropologie de l’université de Cambridge.
Le musée de Tahiti et des Îles rouvre le 4 mars prochain : une date majeure du calendrier culturel au fenua. Environ 600 pièces, exhumées des réserves, et une vingtaine d’objets prêtés pour deux ou trois ans par d’autres institutions, vont reprendre vie dans les nouvelles vitrines du musée.