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Le hip hop a 50 ans

Le 11 août 1973, une soirée dans le Bronx marquait le début du mouvement hip hop. Aujourd’hui le hip hop règne sur les ondes, la danse, la mode et la pop culture.

Le soir du 11 août 1973, Clive Campbell alias DJ Kool Herc, 19 ans, organise une soirée « back to school » dans son immeuble du Bronx, pour financer le shopping de rentrée des classes de sa petite sœur. Arrivé de Jamaïque à l’âge 12 ans, il s’inspire des sound systems de Kingston et du « toasting » (parler sur un titre, la première forme de rap).  DJ Kool Herc a l’idée d’utiliser deux platines et autant de haut-parleurs qu’il peut trouver, jouant deux copies du même disque pour isoler une courte partie percussive du morceau, celle qui précipite ses amis sur la piste de danse, et la jouer sur l’une des platines puis sur l’autre : c’est la technique du « double break », la clé qui va ouvrir une nouvelle ère de musique urbaine. De là viendront les termes breakdance et b-boys. C’est avec Sex Machine de James Brown qu’il fait ses premiers essais.  Les soirées de DJ Kool Herc descendent dans les rues pour devenir des « block parties ». Avec ses successeurs, Afrika Bambaataa et Grandmaster Flash (le père du « scratching »), ils sont considérés comme la sainte trinité du hip hop.

Mêlant dès les premiers temps le rap, le breakdance, le graffiti et le streetwear, le hip hop devient rapidement une culture à part entière, dans des déserts urbains qui n’ont rien d’autre à offrir à la jeunesse que ce qu’elle peut elle-même créer. Les MCs deviennent des rappers à part entière, écrivent, font des bandes démo, et les premiers labels de disques apparaissent. Mais il faudra attendre 1979 pour que le hip hop soit diffusé en radio : King Tim III de Fatback Band, puis Rapper’s Delight de Sugarhill Gang sont les deux premiers titres qui dépassent les frontières des cités new-yorkaises. Les autres pionniers sont Run DMC, LL Cool J ou encore Public Enemy, le premier groupe à revendiquer un message politique sur la réalité des plus déshérités. Les jeunes chaines de télévision musicale, qui ont besoin de contenus, contribuent largement à la diffusion du rap et de la culture hip hop.

La mutation suivante a lieu en 1985-86 : Schoolly D, Ice-T et NWA (Straight Outta Compton) créent le gangsta rap. Le ton devient plus tranchant. Le message politique est toujours là, mais passe souvent au second plan, et la glorification d’un style de vie illégal et dangereux, la vrai-fausse compétition alimentée par les médias entre East Coast et West Coast, finiront par faire de réelles victimes, à commencer par Tupac et Notorious B.I.G.  C’est vers 1988 que les femmes font leur entrée ; on citera Queen Latifah ou Salt-and-Pepa. Au début des années 2000, des artistes comme 50 Cent, Eminem ou Outkast explosent les limites qui subsistaient encore, dans le langage comme dans les records de vente.

Le hip hop est une constellation de styles, souvent associés à des régions ou des villes particulières : le Hyphy d’Oakland, le Crunk de Floride, précurseur du Trap d’Atlanta, le Country Trap de Nashville, le Latin Trap et ses apports de Reggaeton, le G-Funk de Californie, mené par Dr Dre,  le Bounce de la Nouvelle-Orléans, le Drill de Chicago, le Grime anglais… Toute la pop culture des  années 2020 ou presque est redevable au hip hop né il y a 50 ans.

 

 

 

 

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