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Le Kon Tiki s’élève contre « l’insécurité grandissante et le problème de salubrité »

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Ouvert en octobre dernier, l’hôtel Kon Tiki sur le front de mer de Papeete est un succès. Mais ses clients sont confrontés aux nuisances occasionnées par les établissements de nuit voisins, et la direction s’inquiète de sa « e-réputation » sur la toile.

Entre l’avenue Prince Hinoi et le rond-point de la Marine, le front de mer de Papeete n’avait plus connu d’activité hôtelière depuis la fermeture de l’hôtel Kon Tiki il y a plus de 20 ans. Entièrement rénové, le trois-étoiles a rapidement trouvé une clientèle variée, internationale aussi bien que locale. Mais la cohabitation entre les établissements de nuit voisins – bar, karaoke, discothèque –  et les employés et clients de l’hôtel s’avère difficile. Et ils ne se privent pas de le dire sur les réseaux et les sites spécialisés.

Les nuisances sonores qui durent jusqu’à 4 heures du matin empêchent les clients de dormir, mais le bruit n’est pas le seul souci, explique le directeur de l’hôtel Juan Rodriguez. « Depuis la reprise de la fréquentation touristique un nombre grandissant de touristes refuse de sortir de l’hôtel le soir par peur d’agression ou d’interaction avec une population nocturne alcoolisée, qui utilise l’espace public sans respect pour la tranquillité publique. C’est ainsi que les nuisances sonores et les incivilités sont quotidiennes :  bagarres, hurlement dans les rues, courses de scooter dangereuses, consommation d’alcool dans la rue… ces agissements font naitre un sentiment d’insécurité. »  Il cite aussi des vols de scooters ou de téléphones portables des employés, des menaces envers la réceptionniste de nuit, mais aussi les détritus, verres d’alcool et flaques de vomi laissés devant l’hôtel. « Nos clients internationaux ont des vols très tard ou très tôt. Pas terrible comme première ou dernière impression de la Polynésie. » Un vigile a été embauché pour surveiller l’extérieur de l’hôtel.

Le Kon Tiki souhaite « une prise de conscience des autorités »

Des rideaux anti-bruit ont été installés dans les chambres les plus exposées. Des triples vitrages, pour un coût d’un million par chambre, ne résoudraient pas l’ensemble du problème. La direction de l’hôtel a même payé de sa poche un diagnostic acoustique des établissements voisins, qui n’ont pas donné suite. « Aujourd’hui nous n’avons plus de contact avec le gérant, et il continue de jeter dans la rue en pleine nuit des gens qui ont 3 grammes d’alcool dans le sang », dit Juan Rodriguez qui réclame une présence plus visible des forces de l’ordre. Sa rencontre avec l’adjoint au maire de Papeete en charge de la sécurité et le chef de la police municipale n’a pas non plus été très concluante.

Alors que d’autres nouveaux hôtels ont prévu d’ouvrir prochainement dans le centre-ville, pour Juan Rodriguez « la prise de conscience des autorités est essentielle » pour concilier les activités nocturnes avec la tranquillité des habitants et les différentes offres d’hébergement touristiques. »