Une première preuve scientifique liant le virus Zika à la microcéphalie du fœtus a été établie, vendredi, d’après la publication d’une étude de chercheurs.
La maladie Zika attaque et détruit des cellules cérébrales humaines en développement, ont démontré des chercheurs en laboratoire, établissant la première preuve scientifique d’un lien entre ce virus et la microcéphalie du fœtus, selon une recherche publiée vendredi.
Un virus qui infecte les cellules souches. Les chercheurs ont travaillé avec des cellules souches humaines cultivées in-vitro, et leur résultat a été publié dans la revue américaine Cell Stem Cell. Ils ont déterminé que le virus infecte de façon sélective les cellules souches qui forment le cortex cérébral, les empêchant de se diviser normalement pour former de nouvelles cellules, ce qui entraîne leur destruction. Les dommages provoqués par le virus Zika à ces cellules, qui en se différenciant deviennent des neurones, correspondent aux défauts observés dans le cerveau résultant de la microcéphalie, ont constaté ces chercheurs.
Jusqu’alors, le lien de causalité n’avait pas été prouvé scientifiquement, mais le virus était fortement soupçonné d’être à l’origine des nombreux cas de microcéphalies, une grave malformation congénitale, en Amérique du Sud. Le terme de microcéphalie désigne une taille anormalement petite du crâne et du cerveau des nouveau-nés – observés en particulier au Brésil où sévit l’épidémie.
Plus de 4.000 cas suspects. Mardi, le ministère brésilien de la Santé avait annoncé que quelque 641 nourrissons étaient atteints de microcéphalie et 139 bébés avaient trouvé la mort à cause de cette maladie ont été enregistrés depuis le début de l’épidémie dans le pays, en octobre 2015. Plus de 4.000 cas suspects de microcéphalie ont été recensés à ce jour au Brésil, alors que le pays n’enregistre en moyenne que 150 cas par an.