« Ha’api’ira’a Hotera no Tahiti Te ParePare – École hôtelière de Tahiti Te ParePare ». C’est le nom – voté en conseil d’administration et qui reste à valider en conseil des ministres – que doit porter, dans les mois à venir, l’établissement de Punaauia. Un changement qui s’inscrit dans un mouvement général lancé par le ministère de l’Éducation, mais qui est aussi représentatif, pour la direction, de nouveaux défis à relever alors que le lycée hôtelier fête ses 20 ans d’existence cette année.
Le lycée hôtelier change de nom. Une décision qui fait suite au souhait formulé à la rentrée scolaire par le ministère de l’Éducation qui invitait les communautés éducatives à faire remonter des propositions d’appellation pour les écoles et établissements scolaires, de façon à mieux coller avec leur histoire et avec celle du pays. Le lycée hôtelier, qui fête ses 20 ans cette année, a pris soin de s’atteler à cette tâche rapidement mais elle s’est avérée plus « compliquée » que prévue.
Le nom de la terre plutôt que celui d’une personnalité
Le conseil d’établissement « n’a pas trouvé une personnalité polynésienne qui a un rayonnement assez important dans le domaine de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme pour proposer le nom d’un personnage », explique le proviseur, Pépin Mou Kam Tsé. Il a alors été décidé de faire appel à la commune de Punaauia, « en particulier à son archiviste, qui a fait des recherches sur l’histoire de la terre où le lycée a été construit ».
Le nom qui est sorti de ces recherches : Te Parepare. Un terme attaché à cette colline d’Outumaoro, et qui a bien sûr un sens : « solliciter la faveur d’une divinité », lit-on dans le dictionnaire de l’Académie tahitienne. « Lorsque nos ancêtres polynésiens devaient relever des défis, ils prenaient un moment pour demander de l’aide aux forces supérieures, pour les aider à les relever », précise le proviseur. Ce nouveau nom sera aussi accompagné d’une nouvelle dénomination de l’établissement : « École hôtelière de Tahiti », plutôt que lycée, accompagné – et même précédé – de la version tahitienne « ha’api’ira’a hotera no Tahiti » . Une manière aussi, dit le proviseur, de se lancer de nouveaux défis après avoir « démontré pendant 20 ans les capacités de réussites de ses élèves ».
« Ouvrir davantage les portes de l’établissement »
La transformation en « école » symboliserait donc, pour le dirigeant, l’idée « d’élever encore le niveau d’exigence de la part de la communauté éducative, pour élever davantage le niveau de qualification, de formation, de professionnalisme que nous devons à nos élèves ». Mais surtout, « passer de lycée à école, c’est ouvrir davantage les portes de l’établissement ». Plus que les transferts depuis les collèges et lycée pour passer CAP, Bac pro, bac technologique, mention complémentaire ou BTS, l’école veut s’ouvrir aux étudiants et aux demandeurs d’emploi. Une transformation déjà entamée depuis deux ou trois années assure encore pépin Mou Kam Tsé : des demandeurs d’emploi suivent des formation grâce au « fort partenariat » signé avec le Sefi. « Et nous avons commencé depuis deux ans à accueillir des jeunes en apprentissage. On avait commencé avec cinq apprentis. L’année dernière, on était à douze contrats d’apprentissage attribués par le Sefi et là, pour cette année 2024, on va monter à 42 apprentis », complète le proviseur qui décrit un « processus laborieux », mais qui se félicite « d’avoir une bonne équipe derrière lui ».
Une cérémonie des 20 ans le 19 avril
En plus de ces apprentis, le lycée accueille aussi des salariés qui souhaitent obtenir de nouveaux diplômes ou bien faire reconnaître leurs compétences au travers du processus de validation des acquis. « On se retrouvera ainsi avec une mixité du public dans notre établissement », conclut le proviseur. Un changement fort qui devrait contribuer au rayonnement de l’établissement au niveau national, mais aussi à l’international.
Une cérémonie pour célébrer ce renouveau était prévue le vendredi 9 février, mais la dépression Nat en a décidé autrement. Elle est finalement reportée à une date lointaine, le 19 avril… Mais qu’importe, les 20 ans de l’établissement et son nouveau nom seront bel et bien célébrés.