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Le menu copieux du ministre de l’Agriculture

©CP/Radio1

Taivini Teai, ministre de l’Agriculture et des ressources marines, en charge de l’alimentation et de la recherche, était l’Invité de la rédaction de Radio1 ce mardi. Le Pays veut aménager des accès aux terres agricoles privées, booster l’élevage, notamment aux Marquises, ou encore la production d’algues, et relancer le concept des coopératives. Quant au cannabis thérapeutique, pour l’instant les chercheurs essaient d’abord de déterminer comment les cultivateurs peuvent assurer une teneur légale en THC à leur production. 

À deux jours de l’ouverture de la foire agricole, Radio1 accueillait le ministre de l’Agriculture Taivini Teai. Chargé de mettre en œuvre l’ambitieux programme du Tavini en la matière, il bénéficiera, au premier trimestre 2024, des enseignements que doit apporter le recensement général agricole actuellement en cours. Selon lui, le secteur, en incluant les pêcheurs lagonaires et côtiers, rassemble plus de 2 500 personnes.

Comment tendre vers les objectifs d’autosuffisance alimentaire, et attirer la jeunesse dans ce secteur ? Taivini Teai juge satisfaisant le tissu éducatif, entre lycées agricoles, CJA, et maisons rurales ; prometteur aussi, le nombre de jeunes qui sont attirés par ces métiers. Pour le ministre, la motivation est là, mais c’est de soutien financier que ces jeunes auront besoin. Pour les exploitants installés de longue date, en revanche, c’est la formation continue qui selon lui est nécessaire, pour « combattre les nouvelles pestes auxquelles eux n’avaient pas été confrontés. »

Taivini Teai prépare, dit-il, un projet de loi pour la mise en œuvre du programme du Tavini qui promettait « une terre, une maison, un travail ». Il s’agit d’agir sur le foncier privé, notamment en aménageant des accès à ces terres. Un dispositif qui est également vu comme une solution aux problèmes d’indivision.

La filière cocotier, toujours à la recherche de solutions

Les gouvernements successifs ont tous, a minima, déclaré vouloir développer cette filière.  Le ministre veut promouvoir l’utilisation de la bourre de coco, «un substrat organique très intéressant » notamment pour son apport en potassium. Quant à l’exploitation du bois de cocotier elle reste difficile, explique le ministre : le bois doit d’abord sécher, et devient alors si dur qu’il exige du matériel onéreux, comme les lames de scie en tungstène. Taivini Teai estime que le kahaia et le bois de pandanus sont plus indiqués pour un développement de la filière bois aux Tuamotu.

Pas de réponse réelle sur la problématique du miel : alors que l’importation de miel est interdite depuis des années, le miel polynésien reste relativement rare et surtout très cher. Les rencontres avec les apiculteurs ont mis en lumière leur désir d’exporter, et là aussi « l’accompagnement » du Pays est évoqué.

Élevage : organiser la filière caprine

Les Marquises ont un potentiel non négligeable pour la viande de chèvre. Il s’agit à présent d’installer un abattoir : il faut « diminuer le surpâturage » qui met en danger des espèces végétales endémiques, parquer les animaux, et comme pour les bovins ou les porcs, améliorer leur profil génétique.

Développer les coopératives

Au congrès des communes, les tavana des archipels soulignaient la nécessité de transformer leurs produits pour une meilleure rentabilité. Pour remplir la promesse du Tavini qui prônait des « structures mutualisées », le ministre prévoit la mise en place de SCOP, des sociétés coopératives. Les précédentes tentatives s’étaient avérées peu concluantes, mais Taivini Teai pense qu’il s’agit de mettre « la bonne personne au bon endroit » pour bien accompagner les adhérents.

Côté mer, le ministre envisage toujours de faire de Hao le hub de pêche et d’aquaculture des Tuamotu, mais avec des projets « à taille humaine ». Il fonde également des espoirs sur la culture d’une algue comestible actuellement à l’étude à Vairao.

Cannabis thérapeutique : trop de THC dans la production locale ?

La « volonté initiale » du gouvernement est de développer le cannabis thérapeutique, ou CBD, dit Taivini Teai. Mais les conditions climatiques polynésiennes favorisent la concentration en THC (le principe psychotrope du cannabis, ndlr), peut-être au-delà des limites légales qui permettent la commercialisation. Les études de l’Institut Malardé sur ce point ne sont pas terminées, et il faudra déterminer si les petits producteurs qui rêvent de sortir de la clandestinité pourront respecter les seuils.

 

 

 

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