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Le Michel Rocard, futur navire océanographique français dans le Pacifique

À l’occasion du One Planet – Polar Summit, le président de la République a annoncé la construction d’un nouveau navire océanographique en « configuration glace » pour des missions dans le Pacifique et en Antarctique. D’après l’Ifremer, ce nouveau navire scientifique, qui sera baptisé Michel Rocard, devrait remplacer l’Antéa, et devrait donc régulièrement croiser dans les eaux du fenua. Les précisions de notre partenaire Outremers 360°.

Lors de la cérémonie de clôture du One Planet – Polar Summit, qui s’est tenu à Paris du 8 au 10 novembre 2023, Emmanuel Macron a annoncé, dans le cadre de l’Appel de Paris pour les glaciers et les pôles, la construction d’un nouveau navire pour la Flotte océanographique française, opérée par l’Ifremer, capable de conduire des missions scientifiques en zone antarctique.

D’après l’Ifremer, cette annonce précise le projet de remplacement du navire océanographique Antéa, que le président de la République avait annoncé lors d’un déplacement en Nouvelle-Calédonie du 24 au 26 juillet dernier. En fonction depuis 1996, l’Antéa, 36 mètres de long, a effectué sa première mission dans le Pacifique en mars dernier, en remplacement de l’Alis. Il était déjà toutefois question d’un remplacement temporaire en attendant un navire flambant neuf.

De la Papouasie au fenua 9 mois par an…

Ce nouveau navire sera baptisé Michel Rocard en hommage à l’ancien premier ministre, premier ambassadeur des pôles arctiques et antarctiques en 2009, et initiateur des négociations qui ont abouti au protocole de Madrid conférant le statut protégé de l’Antarctique. Il sera mis à disposition de la communauté scientifique française dans le Pacifique Ouest et dans l’océan Austral.

De mars à novembre, il sera basé à Nouméa en Nouvelle-Calédonie et pourra opérer les campagnes actuellement effectuées par l’Antéa dans le Pacifique Ouest, de la Papouasie Nouvelle-Guinée à la Polynésie française. Ces campagnes portent notamment sur l’impact du changement climatique sur les écosystèmes tropicaux, des micro-plastiques sur les coraux, et sur l’évolution des atolls et des lagons.

Et de l’Australie à l’Antarctique pendant l’été

Fin novembre, ce navire rejoindra Hobart en Australie (comme L’Astrolabe) pour se rendre durant l’été austral, de décembre à février, en mer de d’Urville (bordant la Terre Adélie, entre 136 et 142°E) et y opérer des campagnes scientifiques pour étudier notamment la circulation méridienne de retournement de l’Antarctique, la biodiversité de l’océan Austral ou encore les rétroactions entre océan et cryosphère. Ce partage permettra ainsi de répondre aux besoins spécifiques des communautés scientifiques des deux zones géographiques.

Ce navire, de 65 à 70 mètres de long, sera capable d’accueillir une vingtaine de scientifiques et de déployer des engins sous-marins moyens fonds comme le robot téléopéré (ROV) Ariane ou le robot autonome Ulyx. Conçu pour résister à la glace, il pourra travailler en zone côtière comme en haute mer. Les spécifications techniques du navire seront précisées en concertation avec les communautés scientifiques utilisatrices, en vue d’une mise en concurrence pour un marché public à l’horizon de la fin de l’année 2024.