ACTUS LOCALESÉDUCATION Le ministre de l’Éducation nationale annonce des mesures pour « remettre de l’exigence à l’école » La rédaction 2023-12-05 05 Déc 2023 La rédaction Les résultats du classement international PISA 2022, dévoilé ce mardi, ont révélé une baisse « historique » du niveau des élèves français en mathématiques. Gabriel Attal promet des mesures dès la rentrée prochaine dans le primaire et à la rentrée 2025 pour les collèges et lycée, afin de « remettre de l’exigence » à l’école. Nouveaux programmes de primaire, DNB indispensable pour accéder au lycée, et retour du redoublement sont envisagés. En Polynésie, la réforme à l’école primaire dépendra des choix du Pays. Le classement 2022 du Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves âgés de 15 ans, réalisé par l’OCDE qui rassemble les pays les plus développés), est un coup de massue pour le système éducatif français. S’ils restent supérieurs à la moyenne des pays de l’OCDE, les résultats français sont en nette baisse, surtout en mathématiques avec 21 points perdus depuis 2018, mais également en compréhension de l’écrit, avec 19 points de moins. Les sciences perdent également du terrain. Et ce n’est pas seulement de la faute du Covid. Dans un courrier adressé aux enseignants ce mardi, le ministre de l’Éducation Gabriel Attal a annoncé pour les prochaines rentrées des réformes visant à provoquer un « choc des savoirs » et à « remettre de l’exigence » à l’école, au collège et au lycée. Ce choc des savoirs et ce discours de vérité, je le dois aux Français. Je le dois à tous nos concitoyens qui font confiance à l’École pour la réussite de leurs enfants. Je le dois à tous ceux qui souhaitent que la pédagogie renverse la sociologie et déjoue les pronostics. pic.twitter.com/GxrobP5g4X — Gabriel Attal (@GabrielAttal) December 5, 2023 Parmi les mesures annoncées, une nouvelle épreuve du bac en mathématiques et culture scientifique sera créée en classe de première à partir de l’année scolaire 2025-2026, tandis que le diplôme du brevet sera indispensable pour entrer directement au lycée « à partir de la session 2025 ». De nouveaux programmes seront mis en place en primaire, des « groupes de niveaux » en français et en maths au collège. Les professeurs, et non les familles, auront désormais le dernier mot sur le redoublement. Les premières critiques voient dans ces déclarations un clin d’œil à la droite. Estimant que « notre école a besoin d’une revitalisation pédagogique à la main des enseignants », le ministre annonce notamment que les professeurs « auront désormais le dernier mot s’agissant du redoublement », dans le premier degré (maternelle et élémentaire) comme dans le second degré (collège et lycée). Ils pourront aussi « recommander, voire prescrire » aux élèves des stages de réussite pendant les vacances scolaires « conditionnant leur passage dans la classe supérieure ». Il avait récemment affirmé qu’il fallait « revoir la question du tabou du redoublement ». Aucune étude récente ne prouve pourtant l’efficacité du redoublement dans la réussite scolaire au long terme. Des groupes de niveaux bientôt créés Gabriel Attal indique aussi que « de nouveaux programmes s’appliqueront à l’école primaire, à commencer, dès septembre prochain, par les classes de la maternelle au CE2 », avec comme principes « la simplification » et « la clarification ». S’agissant du collège, des groupes de niveaux seront créés « à compter de la rentrée prochaine » en 6e et en 5e pour les enseignements de français et de mathématiques, et « à compter de la rentrée de septembre 2025 » en 4e et 3e. Les enseignants et leurs syndicats n’ont pas tardé à réagir. Certains pointent que c’est au cours du premier mandat d’Emmanuel Macron que l’enseignement des mathématiques a été « détricoté ». D’autres rappellent que malgré les déclarations du ministre qui veut créer « des milliers de postes » notamment pour ces groupes de niveaux, le recrutement d’enseignants est en panne. Quant à ces groupes de niveaux, certains enseignants craignent qu’ils ne solidifient les écarts de niveaux déjà produits par le système. Au fenua, c’est au Pays de moduler l’application de la réforme dans le primaire En Polynésie, où la compétence de l’enseignement primaire est partagée entre l’État et le Pays, il faudra des consultations pour composer les nouveaux programmes. À la DGEE, « nous sommes en train de prendre connaissance du courrier de Gabriel Attal », dit son directeur Eric Tournier qui rappelle que « c’est au Pays de décider ce qui s’appliquera ou pas, et on ne sait pas encore quels seront les moyens donnés aux Outre-mer » pour cette réforme. Les résultats de l’enquête Pisa 2022 sont à retrouver ici. Singapour, la Corée et le Japon forment le trio de tête, tandis que les premiers pays européens au classement sont l’Estonie et la Suisse. La France pointe à la 23e place au classement général. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)