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« Le monde entier parle du surf olympique » : le président de l’ISA comblé par les JO à Teahupo’o

Le président de l’International Surfing Association, Fernando Aguerre, qui s’est exprimé lundi soir en clôture de l’épreuve de surf olympique à Teahupo’o, a rappelé que le choix de la Polynésie pour organiser cette épreuve a été longtemps difficile à défendre. Et pourtant, l’évènement a été un « rêve devenu réalité ». Organiser l’épreuve dans le Sud de la France, « ça aurait été un désastre », a-t-il ajouté.

« On avait un rêve, on avait un plan, mais la réalité a été largement au-delà des attentes. » Fernando Aguerre avait déjà exprimé, sur les réseaux sociaux, sa satisfaction sur la façon dont s’est déroulée cette épreuve des JO. Il l’a répété lundi soir, en marge de la conférence de presse des médaillés olympiques. Avec ses chemises bariolées, ses chapeaux diversement décorés, ses nœuds papillon occasionnels, et sa voix rocailleuse d’ancien DJ, l’Argentin est devenu une figure emblématique de la discipline. Le président de l’International Surfing Association depuis 1994 avait fait de l’inscription du surf aux JO un objectif central ces dernières années, enfin atteint lors des JO des Tokyo 2020. « C’est ma médaille d’or, racontait-il récemment au micro de l’agence Reuters. Réaliser le rêve, datant d’une centaine d’années, que faisait déjà Duke Kahanamoku, lui-même olympien et médaillé d’or, un surfer qui nageait plus vite que quiconque. »

« Tu rêves, tu rêves, et un jour tu te réveilles et c’est la réalité »

La compétition nipponne, remportée par Carissa Moore et Italo Ferreira, s’était correctement déroulée, en tout cas sur le plan de la logistique, ou de la notation, assurée par l’ISA. Mais les conditions de surf, restées maussades sur le beachbreak de Tsurigasaki, associées aux contraintes de la période Covid qui ont obligé le Japon a reporter l’Olympiade d’un an et à éloigner le public d’une bonne partie des compétitions, laissaient encore un goût d’inachevé. Le surf olympique avait encore des choses à prouver.

Pour Fernando Aguerre, la preuve a été faite en Polynésie ces dix derniers jours. « On a vu tout l’esprit du surf, tout l’esprit olympique » dans cette épreuve, explique-t-il sur les réseaux sociaux. Qu’importe si les quatre jours de compétition ont dû être étalés sur une dizaine de jours pour garantir aux athlètes une bonne houle dans la passe de Hava’e. La Polynésie française, « c’était le bon choix », insiste-t-il, félicitant chaudement le Comité d’organisation Paris 2024 et son président Tony Estanguet en particulier pour s’être « accroché » à cette idée, critiquée par beaucoup, en France ou à l’international.

Si le fantasque sexagénaire, cofondateur de la marque Reef, est si satisfait, c’est surtout que Teahupo’o a offert au surf une visibilité inégalée. Il n’y a qu’à voir l’incroyable succès de la photo du kick out victorieux de Gabriel Medina en huitième de finale, repostée, commentée ou likée par des millions de personnes, et publiée sur les sites d’information de toute la planète. « Je suis tellement content. Tu rêves, tu rêves, et un jour tu te réveilles et c’est la réalité, avait-il commenté le lendemain, dans une édition de Tahiti Infos avec la photo signée Jérôme Brouillet en Une. La réalité, c’est que Teahupo’o nous offre des vagues incroyables, la communauté est nous accueille à bras ouvert et le monde entier parle du surf olympique. »

D’autres photos, celle d’une baleine à bosse venant saluer les surfeuses en demi-finale ou, bien sûr, celle du tube en or de Kauli Vaast en finale, ont aussi beaucoup circulé ces dernières heures dans le monde entier. La victoire du local de l’étape face à des champions WSL – et d’une Américaine de 22 ans côté filles – n’a pas été non plus pour déplaire aux commentateurs internationaux.

Les plages de métropole ? « Ça aurait été un désastre »

De la visibilité. « C’est ça que nous a offert Tahiti », insiste l’Argentin, qui pourra rêver encore quelques années de plus. Le surf a été, dès 2022, inscrit comme sport officiel pour les deux prochaines éditions des Jeux. C’est à dire à Los Angeles en 2028 puis à Brisbane en 2032. Deux nouvelles étapes symboliques puisque la Californie (dont le surf est le sport officiel depuis 2018) et l’Australie sont deux des territoires où la pratique moderne du surf s’est développée, où elle a gagné ses lettres de noblesse et sa popularité mondiale, et où les compétitions sont les plus disputées, de Huntington Beach à Gold Coast.

Quant à savoir si le surf olympique pourrait, un jour, faire l’objet d’une nouvelle « décentralisation » comme celle – radicale – de l’épreuve de Teahupo’o, à près de 16 000 kilomètres des autres, Fernando Aguerre préfère ne pas s’engager. « Cette fois, c’était le bon choix pour la saison, pour les vagues, explique-t-il. On voit bien aujourd’hui que si on avait fait ces jeux dans le Sud de la France, ça aurait été un désastre. »

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