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Le nouveau procureur général promet « écoute et prudence », à ne pas confondre avec « indécision »

Audience solennelle ce lundi matin au palais de justice, pour l’installation officielle du nouveau procureur général près la cour d’appel de Papeete, Frédéric Benet-Chambellan, qui remplace Thomas Pison et conserve les mêmes priorités : lutte contre les violences intrafamiliales, les stupéfiants, la délinquance routière, les atteintes à la probité et à l’environnement. « Nous ne sommes pas ici pour générer des conflits ou instrumentaliser des procédures », a-t-il également rappelé.

Le nouveau procureur général Frédéric Benet-Chambellan, qui a pris ses fonctions le 1er août dernier, a été « installé » ce lundi matin au palais de justice devant le haut-commissaire et la vice-présidente du Pays, ainsi que, entre autres, Vannina Crolas, Anthony Géros, le sénateur Teva Rohfritsch et la députée Mereanaa Reid Arbelot, et les représentants des armées et des forces de l’ordre.

Dans ses « réquisitions », l’avocat général Jacques Louvier a d’abord fait l’éloge du précédent procureur général, Thomas Pison, « homme de réflexion et de dossiers autant qu’homme d’action », avant de tracer le portrait, un peu atypique, de Frédéric Benet-Chambellan. Atypique, parce qu’il a œuvré 12 ans dans le corps des sous-préfets, qu’il a aussi dirigé le service des politiques judiciaires, et que tout en dirigeant les parquets généraux de Rouen, puis de Rennes, il a fait partie de la commission d’avancement de la magistrature, et présidé le conseil d’administration de l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués. C’est donc un procureur général qui connaît de nombreux aspects de la vie judiciaire qui prend ses fonctions à Papeete.

Le premier président de la cour d’appel, Thierry Polle, a ensuite présenté la juridiction, ses spécificités, ses difficultés, mais aussi ses bons résultats en termes de délais de traitement. Les relations entre le siège et le parquet se sont « normalisées », a-t-il assuré, évoquant « des choses qui se sont produites et qui ne se reproduiront plus », contrairement à l’avocat général qui ne s’était pas montré aussi optimiste.

« Nous ne sommes pas ici pour générer des conflits ou instrumentaliser des procédures. »

« J’ai voulu avec force cette affectation en Polynésie », a déclaré le nouveau procureur général, pour « les défis de réapprendre tout ou partie de ce je croyais savoir », avec pour guide la volonté « que la justice soit accessible et compréhensible ». Il promet « écoute et prudence », mais précise que « ceux qui les confondraient avec l’indécision se trompent ». « Nous ne sommes pas ici pour (…) générer des conflits ou instrumentaliser des procédures. Nous oublions trop souvent que nous ne sommes pas propriétaires des dossiers qui passent entre nos mains (…) » Un avertissement qu’il lance à chaque nouvelle affectation, dit Frédéric Benet-Chambellan, qui se défend d’avoir fait là référence à l’ambiance agitée qui a valu à la juridiction de Papeete de nombreuses inspections ces dernières années.

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Les priorités de la politique pénale restent les mêmes, dit-il aussi :  lutte contre les violences intrafamiliales, lutte contre les stupéfiants, délinquance routière, atteintes à la probité, et atteintes à l’environnement.