Le Syndicat polynésien du chanvre vient d’être créé. Son président, Philippe Cathelain, chef d’entreprise agricole, spécialisé dans l’horticulture et l’aménagement des espaces verts, veut développer la culture et l’usage du chanvre et promouvoir une modernisation de la réglementation.
Le Syndicat polynésien du chanvre entend fédérer et surtout être l’interlocuteur privilégié des autorités. Ses premiers objectifs porteront sur le volet législatif du cannabis en Polynésie française. Les objectifs du tout nouveau Syndicat polynésien du chanvre portent sur la réforme des textes réglementant l’usage du cannabis. « On sait que le Pays y travaille et que cette réforme devrait aboutir au premier semestre 2022 », explique Philippe Cathelain, qui préside le syndicat. Ils aimeraient voir le cannabis disparaitre de la liste des stupéfiants de la délibération du 18 août 1978.
Le syndicat veut également s’attaquer à l’arrêté du 22 août 1990, abrogé par le nouvel arrêté du 31 décembre 2021 qui redéfinit les dérogations pour l’exploitation du chanvre industriel. Ces textes, qui ne s’appliquent pas en Polynésie française, réglementent l’exploitation du cannabis et permettent l’usage de certains produits à condition que ceux-ci ne dépassent pas un certain taux en THC (le tetrahydrocannabinol, la substance psychoactive du cannabis). Non seulement le Syndicat polynésien du chanvre souhaiterait voir le même genre de texte adopté en Polynésie française mais avec plus d’ambition, car celui du 31 décembre 2021 a déçu tous les défenseurs de l’usage du cannabis. « Les extraits de chanvre, ainsi que les produits qui les intègrent, doivent avoir une teneur en THC qui n’est pas supérieure à 0,3%. A défaut, ils relèvent de la politique pénale de lutte contre les stupéfiants », indique cet arrêté. Un taux bien trop bas pour Philippe Cathelain.
« Il y a beaucoup à faire pour nous donner les chances de créer une filière ici en Polynésie française », estime Philippe Cathelain. Et depuis que l’annonce de la création du syndicat a été faite, le téléphone de son président n’arrête pas de sonner. « Nous avons reçu 60 demandes d’adhésion en quelques jours, ce qui est important ! » Un encouragement pour Philippe Cathelain qui voit qu’il y a « quelque chose à faire ».