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Le pape de l’économie bleue en conférence au fenua

Sur invitation de la CCISM, Gunter Pauli, inventeur du concept d’économie bleue et spécialiste parfois critiqué du développement durable, donnera deux conférences les 29 novembre et 1er décembre. Le but : promouvoir auprès des décideurs des modèles d’économie circulaire, qui permettraient de tendre vers l’autonomie tout en protégeant et régénérant la nature.

« Faire avec ce que l’on a, donner de la valeur à ce qui est inexploité, faire plus avec moins et innover en s’inspirant de la nature ». Telles sont les lignes directrices que la CCISM veut appliquer à son plan de développement de l’économie bleue au fenua. Le but ? « Asseoir la résilience, le tourisme durable et inclusif, l’agriculture, la valorisation des activités liées à la pêche, l’aquaculture et la perliculture », qui sont, selon elle, « les bases fondamentales de l’économie circulaire, une économie qui tendrait vers l’autonomie et l’autosuffisance alimentaire ».

Après une étude en forme d’état des lieux en 2020 et plusieurs temps de pause dans le projet du fait du Covid, la Chambre de commerce et d’industrie a organisé la venue sur le territoire de Gunter Pauli. Cet entrepreneur et auteur belge est surtout connu pour avoir « inventé » le concept de l’économie bleue et travaillé sur l’idée de s’inspirer des écosystèmes naturels pour résoudre les crises économiques, sociales et écologiques. Selon cet expert, il est possible de révolutionner notre consommation et nos moyens de production tout en protégeant la nature, car “ l’économie bleue ne recycle pas, elle régénère » assure-t-il. Et à l’en croire, la Polynésie a les outils en main pour amorcer cette transition.

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Cette invitation, largement encouragée par le ministère de l’Agriculture et de l’économie bleue de Tearii Alpha, a surtout pour but de « sensibiliser », dans le monde économique et politique, à ces logiques économiques, et à encourager la naissance de projets qui y répondent. Pour le conférencier, l’innovation n’est pas « l’intelligence artificielle, la génétique etc.., la vraie nouvelle technologie sont les modèles d’affaires du futur capables de répondre aux besoins de tout le monde »

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Durant son séjour Gunter Pauli compte se rendre sur quatre îles ( Raiatea et Moorea sont au programme), et dresser un inventaire de leur potentiel économique pour constituer « un portefeuille d’opportunités » . Interrogé au débotté sur la problématique de Tubuai qui voit souvent sa production de pomme de terre restée à quai et pourrir sur place, faute de transports maritime, l’expert imagine la mise en place de production de gel alcoolique, grâce à l’alcool tiré de la pomme de terre, mais aussi la mise en place d’une usine de bio plastique grâce à l’amidon tirée de ce tubercule.

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Comme on voit l’homme ne manque pas d’idées et se tiendra à la disposition du public pour aider et conseiller divers décideurs à l’occasion des conférences sur l’Economie Bleue qui se tiendront le lundi 29 novembre et le mercredi 1er décembre dans l’amphithéâtre de la CCISM.

Une aura et quelques critiques

C’est la couverture de ses propres livres et l’écho donné par d’autres conférenciers, qui ont installé son surnom : « le Steve Jobs du développement durable ». Son « Che Guevara » même, pour certains admirateurs. L’entrepreneur belge Gunter Pauli, économiste de formation, et surtout auteur à succès, a beaucoup fait pour faire connaitre le terme et la philosophie de l’économie bleue. Comprendre, « comment s’inspirer de la nature pour développer une économie durable basée sur la mobilisation des entreprises, l’emploi des ressources locales, la valorisation des déchets ». Industriel et consultant pour des organisations internationales, il  créé en 1994 la fondation ZERI (Zero Emission Research and Initiatives) dont l’objectif est la « pollution zéro » en s’inspirant de la nature pour satisfaire les besoins fondamentaux. Depuis, Gunter Pauli voyage autour du monde pour promouvoir ses idées, mais aussi, souvent, les monnayer en tant que conférencier ou conseiller. Si son talent oratoire est indéniable, certains, y compris parmi les organismes avec lesquels il a collaboré, lui reprochent le caractère approximatif ou flou des projets qu’il met en avant, parfois jugés plus alléchants sur papier que rentable et viable dans le concret. Réconcilier économie et environnement n’est décidément pas une tâche aisée.