Le parlement européen a adopté à une large majorité une résolution qui condamne les violations des droits de l’Homme par le gouvernement azerbaïdjanais, qu’il estime « incompatibles » avec son statut d’organisateur de la prochaine COP sur le climat.
La COP29, la conférence des Nations-Unies sur les changements climatiques, doit se tenir du 11 au 22 novembre à Bakou. La précédente s’était tenue à Dubai, autre haut-lieu de l’énergie fossile.
Ce jeudi à Strasbourg, le parlement européen a adopté par une écrasante majorité (453 pour, 31 contre, 89 abstentions) une résolution qui condamne « les violations des droits de l’Homme actuellement perpétrées par l’Azerbaïdjan ». Des violations « incompatibles avec son statut de pays-hôte de la COP29 ». Le texte a été soutenu à la fois par François-Xavier Bellamy, issu des Républicains, par Nathalie Loiseau issue de la LREM, et par Raphaël Glucksmann issu du PS. Il rappelle le conflit du Haut-Karabagh qui oppose l’Azerbaïdjan à l’Arménie et qui « s’apparente à un nettoyage ethnique », ainsi que les nombreux actes de répression de Bakou envers ses propres citoyens, à l’intérieur mais aussi à l’extérieur de ses frontières.
C’est aussi l’avis de plusieurs ONG et d’Amnesty International, dont l’une des responsables avait déclaré en mars dernier que l’Azerbaidjan est « un pétro-État autoritaire qui présente un bilan désastreux en matière de droits humains. » Le régime de Aliev, pour qui les hydrocarbures représentent 90% des exportations, réprime notamment les militants écologistes.
Poids lourd du mouvement des pays non-alignés, l’Azerbaïdjan a entamé depuis deux ans une politique active de soutien aux mouvements indépendantistes des outre-mer français, après que Paris ait affirmé son soutien à l’Arménie et à minorité arménienne encore sur le territoire azéri. C’est ainsi que le Tavini a été courtisé par Bakou qui a, en juillet dernier, organisé un « congrès des colonies françaises » au cours duquel avait été créé le « Front de libération international des colonies françaises ».
Les eurodéputés invitent les dirigeants de l’Union européenne à « profiter de la COP29 pour rappeler à l’Azerbaïdjan ses obligations en matière de droits de l’Homme » et demander « la libération sans condition de toutes les personnes détenues de manière arbitraire en raison de leurs opinions politiques. » Enfin la résolution appelle l’Europe à mettre fin à sa dépendance énergétique au gaz naturel azéri.