C’est l’annonce faite ce matin par le Premier ministre Jean Castex, alors que la métropole, comme plusieurs pays, fait face à une nouvelle vague de Covid. Un durcissement qui pourrait concerner la Polynésie, où le pass sanitaire est techniquement et juridiquement lié au dispositif national.
Le pass sanitaire va devenir un pass vaccinal. La proposition a été faite en Conseil de défense sanitaire ce vendredi à Paris et doit être soumise au Parlement dès début janvier. Concrètement, si la mesure est adoptée, il ne sera plus possible de réaliser un test négatif ou de prouver une immunisation passée pour obtenir un QR Code. « Il n’est pas admissible que le refus de quelques millions de Français de se faire vacciner mette en risque la vie de tout un pays et entame le quotidien d’une immense majorité de Français qui a joué le jeu depuis le début de cette crise » a justifié le Premier ministre, qui a appelé à la plus grande prudence lors de ces fêtes de fin d’année.
« Je procéderai en début de semaine prochaine aux concertations préalables sur ce projet, ainsi que sur toutes autres dispositions utiles pour étendre au maximum la vaccination, a-t-il ajouté. Nous assumons de faire peser la contrainte sur les non-vaccinés, car les services de soins critiques et de réanimation de nos hôpitaux sont remplis, pour l’essentiel, de personnes non vaccinées ». Jean Castex, a, dans le même temps annoncé un nouveau renforcement des moyens de vaccination et la réduction du délai d’ouverture de la troisième à quatre mois après la dernière injection, au lieu de cinq mois jusqu’à présent.
Cette décision, qui fait avancer un peu plus la règlementation vers une obligation vaccinale généralisée au niveau national, s’inscrit dans un contexte de rebond épidémique dans toute l’Europe. Certains états, comme le Danemark, ont refermé les établissements de loisirs et de culture. Plus de 60 000 nouveaux cas ont été confirmés dans la seule journée de jeudi en Métropole. L’arrivée du variant Omicron, probablement moins grave mais aussi beaucoup plus contagieux que le variant Delta, alimente elle aussi l’inquiétude des autorités sanitaires.
Quelle application en Polynésie ?
Les autorités locales, Haussariat comme Pays, ont découvert cette annonce en même que tout le monde ce matin et il est bien sûr trop tôt pour confirmer une adaptation du dispositif au fenua. Néanmoins, à la plateforme Covid, on rappelle que le pass sanitaire polynésien est lié techniquement au dispositif national. Un changement dans le système informatique de validation des pass s’appliquerait automatiquement en Polynésie. Tout dépendra toutefois, du point de vue juridique, du champ d’application du projet de loi, qui n’a pas encore été rendu public ou transmis aux autorités locales. Un champ d’application qui peut être débattu, à Paris, par les parlementaires polynésiens.
Techniquement, la seule marge de manœuvre des autorités locales concerne les établissements sites et service concernés du pass. Aujourd’hui, au fenua, il s’applique aux concerts et spectacles, transports interîles, discothèques, hôpitaux (sauf urgences), ainsi qu’aux foires et salons au dessus d’un certain nombre de stands. Il exclut en revanche, contrairement à la métropole, les hôtels, restaurants, cinéma et musée, ou encore le personnel des établissements visés. Le Haut-commissariat avait prévenu que ce champ pourrait être révisé en fonction de l’évolution de la situation sanitaire, comme l’avait fait la présidence du Pays concernant sa loi d’obligation vaccinale, qui doit toujours entrer en application le 23 décembre.