Il n’est désormais plus possible de présenter un test de dépistage négatif pour pouvoir rentrer en discothèque, dans un spectacle, un concert ou une foire, ou pour prendre un vol ou un bateau depuis Tahiti vers les archipels.
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Le haussariat, soutenu dans la démarche par le président Édouard Fritch, l’avait annoncé avant même son vote à Paris : le pass vaccinal serait appliqué et « adapté » en Polynésie. Et c’est ce mardi matin que le nouveau dispositif vient remplacer le pass sanitaire, en place depuis plus de deux mois au fenua, dans l’essentiel des sites où il s’applique. Vols et navettes maritimes depuis Tahiti et vers les archipels, discothèques, foires de plus de 50 stands, concerts et spectacles… Plus question d’entrer ou d’embarquer avec un test négatif. Le pass vaccinal supprime la possibilité de prouver une non-contamination, pour se concentrer sur le statut vaccinal complet. Il reste toutefois possible de justifier d’un rétablissement (test positif au covid de plus de 11 jours et de moins de 6 mois) ou d’une contre-indication à la vaccination pour valider son sésame. Ces deux possibilités ne seront toutefois ouverte qu’au 15 février pour la première et fin février pour la seconde.
Exceptions notables à cette transformation : les hôpitaux, dont l’accès reste soumis au pass sanitaire pour les visites programmées, et libre pour les passages urgents. Les moins de 16 ans ne sont pas non plus concernés par cette évolution, mais restent soumis, à partir de 12 ans et deux mois, au pass sanitaire.
Évolution le 15 février, disparition déjà programmée
À peine installé, le pass vaccinal, qui suit, comme le pass sanitaire, les règles métropolitaines, va voir ses règles évoluer dès le 15 février. À cette date, une contamination récente ne sera synonyme de pass valide que pendant 4 mois, contre 6 actuellement. Et surtout, la définition d’un schéma vaccinal complet va évoluer. De 7 mois, le délai maximum pour réaliser sa troisième dose de vaccin (ou sa deuxième, si la première avait été complétée par une contamination Covid) va passer à 4 mois. Ce qui veut dire que les personnes ayant été vaccinées entre mi-juillet et mi-octobre (soit 38% des plus de 12 ans en Polynésie) verront instantanément leur pass désactivé à cette date s’ils n’ont pas reçu de dose de rappel. À noter que, pour ne pas simplifier les choses, Tahiti Tourisme a communiqué hier sur un décret national fixant à 9 mois le délai maximum pour recevoir la troisième dose en ce qui concerne les vols internationaux, qui suivent une règlementation distincte du pass vaccinal.
Au plus long terme, et dans la lignée de nombreux pays qui relâchent ou abandonnent leurs restrictions sanitaires ces dernières semaines (Espagne, Danemark, Royaume-Uni, Israël…) le pass doit être supprimé avant la fin juillet, tel qu’inscrit dans la loi. Comme l’avait indiqué Olivier Véran, cet abandon pourrait même se faire bien avant. Le ministre national de la Santé a parlé d’un désarmement « au printemps », qui commence, en Métropole, le 21 mars. Le Conseil constitutionnel a aussi insisté, lors de la validation de la loi, sur la nécessité d’une mesure « strictement proportionnée aux risques sanitaires encourus » et sur l’obligation d’y « mettre fin sans délai lorsqu’elle n’est plus nécessaire« . Ce qui interroge, en Polynésie, vu les très faibles conséquences hospitalières de l’épidémie de variant Omicron.
Opposition d’élus
Outre les collectifs réticents à la vaccination, qui se sont fait entendre en petit nombre dans les rues de Papeete samedi, certains élus polynésiens ont dénoncé la mise en application de ce pass. Samedi, le Tavini a rappelé qu’il était opposé à ce genre de mesures de « contraintes à la vaccination ». Dans un message diffusé sur Facebook hier, le groupe A Here Ia Porinetia, qui regroupe la députée Nicole Sanquer, l’ex-sénateur Nuihau Laurey et Felix Tokoragi, a notamment dénoncé « une poursuite de plus en plus incompréhensible de mesures privatives de liberté ». « Rien ne justifie aujourd’hui ce durcissement inutile et totalement à contretemps dont les conséquences pèseront encore plus lourdement sur les salariés et les Polynésiens en général ».
Pour parler de cette mise en place, et répondre aux nombreuses critiques et interrogations qui l’accompagnent, l’Invité de la Rédaction de ce mardi 8 février sera le haut-commissaire Dominique Sorain. Une émission à retrouver à partir de 11h30 sur Radio1.