Déployé en 2022, le pass’Sport a peiné à trouver son public. Le Pays a donc décidé d’élargir les critères permettant d’accéder à cette aide financée par l’État, qui offre un soutien aux jeunes pour s’inscrire à une activité sportive. Tous les jeunes de 3 à 20 ans, et issus de ménages dont le revenu est inférieur à 584 000 francs net, pourront en bénéficier. De nouvelles structures y sont également éligibles, comme les écoles de ‘ori tahiti ou les salles de sport encadrées par un coach.
Lors de son déploiement au fenua en 2022, un an après son lancement en métropole, le pass’Sport avait identifié 30 000 jeunes comme potentiellement éligibles à cette aide. L’État avait alors débloqué plus de 75 millions de francs, destinés à financer la licence sportive et l’équipement des jeunes éligibles aux aides (ARS et ASH), à hauteur de 15 000 francs. Une aide indirecte, versée directement par la CPS à la structure d’accueil du sportif en herbe.
Deux ans après, la mayonnaise n’a pas pris : quand bien même le taux d’acceptation des demandes est de 94%, seuls 876 enfants on pu en bénéficier, pour un montant total de 15,2 millions de francs consommés sur l’enveloppe initiale. Et parmi eux, seulement 22 enfants bénéficiaires de l’allocation spéciale handicap. Parents mal informés, démarches en ligne fastidieuses, dispositif réservé aux fédérations bénéficiant d’une DSP… « Nous avons vu des freins », reconnaît la ministre des Sports Nahema Temarii, au moment de présenter le nouveau visage du pass’Sport.
Tranche d’âge élargie
« Je me suis intéressée à chercher ce qui bloquait les familles. Cette année, nous avons donc réduit le nombre de formulaires à remplir et nous avons centralisé toutes les démarches à la DJS, avec un agent dédié, ce qui évite aux parents de courir après la CPS, la DJS et la DSFE », explique-t-elle. Mais surtout, le public susceptible d’en bénéficier est considérablement élargi. Jusque-là, cela concernait les jeunes de 6 à 18 ans. Un âge revu de 3 à 20 ans inclus.
Plus de familles et de structures éligibles
« Nous avons également eu l’accord de la CPS de ne pas partir que sur des publics ciblés par des allocations spécifiques », poursuit la ministre. « Et ce travail d’équipe nous a permis de nous ouvrir aux foyers intermédiaires », à savoir les enfants issus des ménages dont les revenus ne dépassent pas quatre SMIG (soit environ 584 000 francs net). Tous les enfants d’une même famille sont éligibles.
Autre coup de pouce, celui à destination des jeunes en situation de handicap, qui pourront désormais bénéficier d’une aide de 50 000 francs, contre 15 000 ces deux dernières années.
Tout ce nouveau public pourra se tourner vers les structures bénéficiaires d’une délégation de service public, comme les clubs affiliés à la Fédération tahitienne de surf, de football, de cyclisme ou de tennis de table par exemple. Mais aussi vers des organismes d’accueil nouvellement inclus dans le pass’Sport, comme les troupes de ‘ori tahiti ou les salles de sport « avec un coach », précise Nahema Temarii.
Le COPF repose la question du remboursement des certificats médicaux
Ces nouveautés ont été présentées à la presse, dans le cadre d’une vaste campagne de communication : les parents d’élèves et les étudiants ont déjà reçu des flyers. Des stands d’informations seront aussi déployés dans différents salons, sans compter une campagne digitale. « Il y avait sans doute un problème de communication et d’information, mais cet éventail élargi va permettre à plus de monde d’y adhérer », se satisfait le président du COPF Louis Provost. Il relève toutefois une autre difficulté rencontrée par les familles, celle du renouvellement des certificats médicaux. « Ils ont une validité de trois ans pour certains sports, mais doivent être renouvelés chaque année pour des disciplines de combat. Cela coûte 3 800 francs, et ce n’est pas remboursé, car la CPS rembourse les maladies mais pas l’acte. Il serait donc intéressant que les 70% de prise en charge de la CPS puissent s’intégrer dans l’obtention d’un certificat médical », relève le patron du mouvement sportif.