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Le patrimoine historique du Heiva s’expose au musée

Alors que le festival Tahiti ti’a mai a démarré avec le umu tī hier, et en attendant la cérémonie d’inauguration à To’ata le 29 juin, une exposition d’envergure est consacrée aux 140 ans des festivités de juillet au Musée de Tahiti et des îles. Ce week-end est l’occasion de visites guidées par l’équipe scientifique de l’institution ainsi qu’un atelier tressage.

Qui d’entre nous sait qu’en 1881, les premières festivités du « Tiurai » consistaient principalement en un défilé militaire, un concert de la fanfare coloniale et en des concours sportifs ? Les jeunes générations savent-elles qu’il existait par le passé des concours de chars fleuris et des courses de pirogues baleinières ? Qui a déjà eu l’opportunité rare de voyager dans le temps grâce aux clichés photographiques issus des collections du Musée, témoignant des festivités du Heiva i Tahiti depuis ses origines, en passant des places Tarahoi à Vaiete puis à To’atā ?

Le « Juillet », Tiurai, est tellement ancré dans le cycle de vie de Tahiti qu’il nous donne l’impression d’être immuable. Pourtant, au cours de ses années d’existence, de nouvelles activités y sont apparues, tandis que d’autres ont disparu. Par le passé, les célébrations du Tiurai avaient déjà subi des perturbations. Lors de rares occasions, liées aux conflits mondiaux ou à des catastrophes naturelles, elles n’ont pu avoir lieu, nous annoncent d’entrée les panneaux explicatifs de la nouvelle exposition visible depuis le 29 mai au Musée de Tahiti et des îles.

Une centaine d’objets pour 14 décennies de mutations

En écho à « La danse des costumes » déjà présentée en 2018-2019, Te Fare Manaha propose donc en ce moment une exposition hommage au 140e anniversaire d’un des événements phares de la culture polynésienne. Cette rétrospective est ainsi l’occasion pour le Musée d’exposer des collections diversifiées : des costumes du Heiva I Tahiti des années 50 à nos jours, mais également des affiches des années 60, des reproductions photographiques de 1880 à 1960, une partie de sa collection de chapeaux, un des derniers va’a de courses en bois de 1980 ainsi qu’une sélection de tableaux d’artistes de renom tels que Adriaan Herman Gouwe, Alfred Le Moine mais également Bobby Holcomb, François Ravello et André Marere. Au total, une centaine de documents et d’objets ainsi présentés au public.

« Dans le fait de proposer une rétrospective, ce n’est pas la nostalgie qui m’intéresse, mais de voir le chemin parcouru, ce qui à la fois est permanent et ce qui est la trace d’un monde qui change. Par exemple, le fait de constater que dans les années 90, les peintres faisaient les affiches du Heiva alors que désormais ce sont les photographes » retrace Miriama Bono, directrice de l’établissement. En effet, c’est de toutes les mutations des us et coutumes d’une société dont sera témoin le visiteur en se rendant à l’exposition.

Une toute première exposition temporaire bilingue français / reo tahiti

Dès l’entrée dans la salle temporaire d’exposition, la directrice tient à préciser d’emblée : « C’est la toute première fois que le Musée propose une exposition temporaire entièrement bilingue français / reo tahiti. Vu le sujet, il nous a semblé important de privilégier le tahitien et de réserver l’anglais à l’audioguide. » Symboliquement, le tahitien est d’ailleurs la première langue proposée sur les panneaux d’exposition. « Comme pour l’exposition précédente, nous ferons certainement une visite numérique mise à disposition a posteriori, qui nous permettra de faire des focus sur certains documents et objets qui serviront de documents pédagogiques pour les écoles, et notamment celles des îles ».

Pour faire vivre l’exposition, une série d’ateliers et de visites guidées est programmée jusqu’au 21 août dont un temps fort ce samedi 26 juin.

Les 3 objets incontournables selon Miriama Bono

L’objet le plus ancien ? « Incontestablement, le livre de tressages de l’école Vienot, dite « école française indigène » à l’époque. Un trésor du Musée datant de 1885 rarement présenté parce que très fragile. Nous en présentons 6 pages sur 25. On y découvre des types de tressage incroyables avec les noms et prénoms des enfants qui les ont réalisés, c’est assez émouvant. »

Le plus surprenant ? «  Certainement, ce chapeau en gousses d’acacia, suffisamment original et inédit pour être ému, là aussi, par l’infini richesse de notre artisanat. »

Celui jamais présenté au public ? « Ce tambour inachevé aux dimensions impressionnantes visible dans la première partie de l’exposition. Il témoigne de l’évolution des standards en matière de conception d’instruments avec aujourd’hui des pahu plutôt fins et hauts. »

 

Visites guidées et ateliers

Exposition « Tahiti ti’a mai, du Tiurai au Heiva » au Musée de Tahiti et des îles, jusqu’au 31 octobre, du mardi au dimanche, de 9 heures à 17 heures (600 Fcfp pour les adultes, gratuit pour les moins de 18 ans).

Les prochains visites guidées en français et reo Tahiti / audioguides en anglais : samedis 26 juin, les 10 et 24 juillet (1 200 francs par adulte et 600 francs pour les moins de 18 ans).

Le programme des prochains ateliers au Musée (2500 francs par personne). Ateliers tressages nī’au (pour les adultes), 8 personnes maximum. Les 26 juin, 10 et 31 juillet. Atelier culturel proposé par΄Arioi pour les adultes et enfants, 15 personnes maximum, autour de la thématique de l’outillage et du tressage de nape. Les 17 et 24 juillet.

Pour le détail des ateliers et visites guidées : www.billetterie.museetahiti.pf

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