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Le Pays décrète une nouvelle minute de silence, cette fois pour Hiroshima

Après la commémoration du premier essai nucléaire français en Polynésie, le Conseil des ministres veut « poursuivre le travail de mémoire » en marquant les anniversaires des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki. Les drapeaux seront de nouveaux en berne le lundi 7 août, et les administrations et établissements du Pays seront de nouveau appelés à observer une minute de silence.

Le devoir de mémoire doit être « un travail constant ». C’est ce qu’a réaffirmé Eliane Tevahitua ce mercredi. La vice-présidente, en charge de la Culture de l’Enseignement supérieur et de l’Environnement avait déjà affiché, lors d’une rencontre récente avec un diplomate japonais, sa volonté d’étendre les commémorations du fait nucléaire aux bombardements d’Hiroshima et Nagasaki. Et ces commémorations vont bien avoir lieu, comme l’a confirmé le conseil des ministres ce mercredi, dans l’ensemble des services, directions, et établissements publics du Pays. Des administrations qui avaient déjà été appelés à observer une minute de silence et à mettre leurs drapeaux en berne ce lundi 3 juillet, au lendemain de l’anniversaire du premier essai nucléaire français en Polynésie. Le gouvernement met en place, « dans la foulée », le même dispositif ce 7 août, là encore en décalé, puisque le 6 août, 78e anniversaire d’Hiroshima, tombe un dimanche.

Pour rappel, l’armée américaine, en pleine guerre contre le Japon dans le Pacifique, avait largué, le 6 août 1945 une bombe nucléaire à uranium sur Hiroshima, une ville de 340 000 habitants abritant un centre de commandement militaire. Trois jours plus tard, c’est la ville de Nagasaki, à l’extrême ouest de l’archipel nippon qui est visé par une bombe au plutonium encore plus puissante. Les deux attaques, qui ont fait entre 100 000 et 220 000 morts sans compter les nombreux cas de cancers postérieurs, avaient pour but officiel d’imposer au Japon une capitulation sans condition. Une réédition qui sera acceptée par le gouvernement nippon le 14 août, et signée le 2 septembre, mettant un terme à la Seconde guerre mondiale. Hiroshima et Nagasaki restent à ce jour les deux seules utilisations de l’arme nucléaire dans le cadre d’un conflit.

Le Conseil des ministres a également profité de la séance de ce mercredi pour rappeler que la commune de Faa’a était à ce jour la seule commune de Polynésie à avoir adopté une délibération saluant le statut de Hiroshima comme « Ville de la Paix ». Un acte qui aurait été déjà pris par 8000 municipalités dans le monde et que le gouvernement « suggère » à toutes les communes du fenua d’adopter.