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Le Pays discute d’une nouvelle règlementation avec les perliculteurs

©Cédric Valax

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Entre les perliculteurs qui veulent, majoritairement, libéraliser le marché de la perle noire de Tahiti et le ministre de l’Économie bleue qui veut pouvoir présenter une nouvelle réglementation en la matière, le dialogue semble (r)établi. Vendredi, Teva Rohfritsch réunit les professionnels du secteur pour leur présenter le projet de la future loi du Pays. Reste que les professionnels sont inquiets du sort qui leur est réservé même si le ministre annonce qu’il s’appuiera sur leur expertise pour rédiger le texte final.

Si la perle noire de Tahiti reste le produit à l’export qui rapporte le plus de recettes au Pays, son cours moyen au gramme a atteint ce mois d’octobre son niveau le plus bas. Dans sa dernière note de conjoncture, l’Institut de la statistique l’estime à 420 Fcfp. Un secteur en crise depuis plusieurs années. Pour les professionnels, majoritairement réunis au sein de la Tahitian Pearl Association of French Polynesia (TPAFP), la réglementation, trop contraignante, a atteint ses limites. Ça tombe bien, le ministre de l’Économie bleue, Teva Rohfritsch veut la remettre au goût du jour avec un cadre plus adaptée au contexte actuel et un plan d’actions pour relancer ce secteur phare de l’économie polynésienne. Pour se faire, plusieurs rencontres ont eu lieu entre le ministre et les professionnels. Et c’est vendredi que Teva Rohfritsch présentera le fruit de ce travail aux perliculteurs. Un nouveau texte dont Teva Rohfritsch nous dresse les grandes lignes.

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Teva Rohfritsch réserve le détail de ses mesures aux professionnels du secteur qu’il rencontrera ce vendredi. Reste que l’un des points majeurs de ce texte est connu. Il concerne la réglementation mise en place pour éliminer du marché les perles jugées de mauvaise qualité, les fameux « rebuts ».

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En demandant l’unanimité à la profession, Teva Rohfritsch va s’attirer les foudres de la TPAFP car c’est probablement l’un des points qui soulève le plus d’inquiétude des membres de cette association réunissant quatre GIE et deux syndicats, l’un de producteur et l’autre de négociants. A elle seule, la TPAFP représentait à sa création en 2014 plus de 300 des 466 perliculteurs de Polynésie.

L’impossible unité

Alors quand Teva Rohfritsch annonce une réforme s’appuyant « avant tout sur les professionnels », faut-il encore que ces dits professionnels soient reconnus. Et c’est là que le bât blesse puisque TPAFP ne reconnaît que le GIE Poe o Rikitea de Dominique Devaux comme étant également représentatif de la profession. Pour Aline Baldassari-Bernard, présidente du TPAFP, les autres structures invitées dans ce débat faussent les règles. L’association a peur de se voir imposer une réglementation faute d’unanimité. Pourtant, TPAFP est très largement favorable à cette réforme du secteur. Elle plaide également pour des quota et un contrôle à la production, la simplification des règles à l’export pour faciliter les ventes à l’internationale. Mais TPAFP demande surtout le retrait de tous les contrôles visuels « parce que c’est la mort des perliculteurs » explique Aline Baldassari-Bernard. Elle demande également que soit rendu facultatif le contrôle au rayons X. Aline Baldassari-Bernard plaide sur le sérieux des producteurs et des négociants pour demander plus de libéralisme dans la profession.

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La TPAFP reconnait qu’une fois libéralisé, le marché risque de connaître une année difficile mais que, par la suite, le cours de la perle remontera. Reste à savoir maintenant si Teva Rohfritsch donnera du mou aux professionnels qu’il annonce vouloir accompagner en tenant compte de leur expertise du secteur.

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1 Commentaire

  1. Bernard Savoyant
    23 octobre 2015 à 20h40 — Répondre

    Faire confiance aux perliculteurs et arrêter le control des perles par rayons X. Qu’elle stupide idée.
    Déjà que 50 à 60 % des perles vendues dans les bijouteries de la place ne pourraient pas êtres exportées car la couche nacrière ne fait pas 0.8 mm.

    Non au contraire ce n’est pas la quantité des ventes qui font les prix. Plus la perle est rare et plus elle coute chère et plus le bénéfice est grand pour le perliculteur.

    C’est la base même du commerce des produits de luxe. Organiser des ventes aux enchères en dehors du territoire alors que nous recommençons seulement à réorganiser des ventes sur le territoire ? C’est encore une grande erreur. Qu’il est triste de voir que notre perle est si maladroitement défendue.

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