Renouer les liens ancestraux entre Hawaii et Tahiti et porter à l’international les solutions traditionnelles de protection des océans. Voilà les engagements pris par la Polynésie français et la Polynesian Voyaging Society au travers d’une déclaration commune signée ce lundi. L’équipage des pirogues Hokulea et Hikianalia reprend la mer demain et entamera sa huitième traversée depuis Tahiti vers Hawaii.
Les pirogues Hokulea et Hikianalia arrivent au terme de leur séjour à Tahiti et reprennent la mer ce mardi 24 mai. Les équipages entameront alors une huitième traversée depuis Tahiti vers Hawaii. Mais avant de se lancer dans ces 20 jours de mer sans moteur, le président de la Polynesian Voyaging Society, Nainoa Thompson, et le président du Pays, Édouard Fritch, ont signé une « déclaration conjointe pour les océans ». Une façon de coucher sur le papier les engagements pris lors de la cérémonie traditionnelle à Taputapuatea mercredi, en présence de participants au Blue Climate Summit. « Les nombreuses fois où nous sommes allés à Taputapuatea étaient des arrivées, cette fois-ci c’était différent, il s’agit d’un départ », explique Nainoa Thompson qui lance le plus long périple de la Polynesian Voyaging Society en 40 ans d’existence. Hokulea et Hikianalia effectueront une « circumnavigation du Pacifique », Moananuiakea, qui leur permettra de propager tout autour du grand océan le message « du peuple des pirogues ». « Aujourd’hui nous savons ce qui se passe » reprend le navigateur, et nous savons qu’il est urgent d’agir ». Face aux crises climatiques et environnementales, « si on ne fait rien, c’est la mort des océans et donc de la planète qui se profile » insiste-t-il.
Mais plutôt que d’alarmer, il s’agit d’interpeller sur la nécessité d’agir. « Je suis extrêmement fier de porter avec nous cette déclaration qui doit initier de nombreuses actions. Mais nous ne pouvons pas définir ces actions, les îles du Pacifique doivent le faire, dans leurs propres communautés et leurs propres îles. Nous voulons juste aller avec respect et dignité vers ces îles pour voir si on peut se rassembler et faire naître des actions, des solutions pour protéger les océans. »
Solutions traditionnelles aux problèmes modernes
Du côté du Pays, cette déclaration marque avant tout la volonté de « renouer les liens ancestraux entre Tahiti et Hawaii », comme l’a précisé Édouard Fritch. La déclaration conjointe fait notamment référence à la nécessité de porter à un niveau international « les solutions traditionnelles » aux désordres climatiques et environnementaux. « Nous sommes souvent considérés comme de petites îles sur le plan international, sauf que notre ZEE est aussi grande que l’Europe », rappelle le ministre de la Culture et de l’Environnement Heremoana Maamaatuaiahutapu. Le message de cette déclaration, qui sera présentée, dans la région comme à l’international, au nom d’Hawaii et de la Polynésie, est donc le suivant : « Cet océan nous appartient, alors quand on parle de changement climatique, de protection des océans, écoutez-nous un peu, parce qu’on est aussi grands que vous ».