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Le Pays étudie la possibilité de « bulles touristiques » pour amorcer la reprise économique


Les touristes pourront-ils revenir au fenua en juillet ? D’après Jacques Raynal, le Pays
n’a pour le moment pas l’intention de lever l’obligation de quatorzaine des voyageurs. Mais le gouvernement étudie l’idée d’une « bulle » rassemblant plusieurs hôtels, et dans laquelle les touristes pourraient évoluer sans risquer de contaminer la population du fenua. « Nous n’avons pas encore trouvé la solution idéale », reconnait le ministre de la Santé.

C’est Édouard Fritch qui l’a annoncé lui-même : les vols réguliers d’ATN devraient reprendre à partir du 1er juillet. Mais reprise des vols ne veut pas dire reprise du tourisme. Chez les professionnels, on voit mal comment l’obligation de quatorzaine imposée à tous les voyageurs arrivant au fenua serait compatible avec l’accueil de vacanciers, qu’ils soient français, européens, américains ou asiatiques. Et pourtant les autorités ne semblent pas prévoir de lever cette obligation dans un peu plus d’un mois. C’est ce qu’a une nouvelle fois indiqué Jacques Raynal, qui s’exprimait ce lundi soir depuis la cellule de crise sanitaire du gouvernement. « Ce qui nous importe c’est de continuer à protéger le pays », a insisté le ministre de la Santé. Il pointe que, vu l’avancée des recherches sur les vaccins – « ça ne sera pas avant 2021 au mieux » – , le Covid-19 risque de continuer à circuler pour de longs mois au niveau mondial.

Pourtant le gouvernement a plus que jamais conscience que la panne sèche du secteur touristique met elle aussi en danger le pays. « Notre priorité est sanitaire mais c’est aussi d’éviter les fermetures d’hôtels et les licenciements », assure Jacques Raynal. L’idée serait donc de trouver des procédures qui « protègent à la fois la population et les touristes ». « Nous n’avons pas pour l’instant trouvé la solution idéale », reconnait le responsable.

Une idée a pourtant été mise sur la table, dans les discussions entre le ministère de la Santé, celui du Tourisme, et plus largement au sein du gouvernement : celle de « bulles touristiques ». Un scénario « qui permettrait d’ouvrir le tourisme dans une zone réservée ». D’après le ministre de la Santé, ce fonctionnement implique, « pour des raisons de rentabilité«  de faire venir assez de touristes pour remplir, « au moins à 40% » plusieurs hôtels qui se trouveraient dans la même zone géographique. Le nom de Bora-bora n’est pas cité, mais parait correspondre à la description faite par le membre du gouvernement. Reste à savoir dans quelles conditions de sécurité les employés polynésiens travailleraient au sein de cette bulle pour ne pas risquer une fuite de Covid, ou comment assurer le transport des touristes vers et depuis la zone… « Encore faut-il que les touristes veuillent y aller », ajoute le ministre, qui répète qu’à ce stade, aucun modèle satisfaisant pour les autorités sanitaires et les professionnels du secteur n’a été identifié. « C’est assez compliqué », concède-t-il.

La reprise des vols d’ATN pourrait, dans un premier temps, ne profiter qu’aux retours de résidents, encore très nombreux à être bloqués en métropole ou à l’étranger. Et aux arrivées de fonctionnaires et autres professionnels attendus en Polynésie, qui devront passer, jusqu’à preuve du contraire, par la case quatorzaine.

Le Pays travaille sur une application de « suivi » des malades du coronavirus

« Aucune décision n’est prise », insiste Jacques Raynal. Mais le ministre de la Santé a confirmé que les autorités travaillent bien sur « application informatisée » qui permettrait de « suivre de façon plus précise » l’évolution de la maladie. Cet outil se concentrerait sur les personnes « qui ont été porteuses du virus » ou « qui présenteraient des tests positifs au Covid-19 ». Et pourrait aussi s’adresser aux arrivants en Polynésie Française.

Cette application « ne sera pas la même » que celle qui pourrait être utilisée en métropole, précise Jacques Raynal. Le Parlement français doit se prononcer, cette semaine, sur une application de traçage des cas de coronavirus mise sur la table par le gouvernement central. « Stop Covid », c’est son nom, doit être installée sur un maximum de téléphones pour être efficace. Elle enregistre les signaux Bluetooth émis par les autres téléphones à proximité. Une personne testée positive pourrait ainsi, d’après le gouvernement français « prévenir ceux qu’il a croisés dans les deux semaines précédentes, pour qu’ils puissent prendre leurs précautions ». Un fonctionnement qui a soulevé d’importants débats, en matière de protection de la vie privée et du secret médical, notamment.

La Polynésie travaille donc sur un autre outil. Il pourrait s’agir d’une adaptation d’un logiciel d’épidémiologie acheté 6,2 millions de francs début mai à une société française spécialisée dans le domaine de la « e-Santé ». D’après nos informations, il s’agirait davantage d’un logiciel d’organisation des informations liées aux cas de Covid-19 que d’une application de traçage de toute la population. Quoiqu’il en soit, le Pays assure prendre toutes les précautions nécessaires : « Nous travaillons pour garantir la sécurité des personnes, du secret médical et du fait que ce domaine ne soit surveillé que par des personnes habilitées, bien évidemment des médecins », assure Jacques Raynal.

 

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