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« Le Pays retire les pouvoirs de l’autorité de la concurrence »

© CESC

Le Conseil économique, social et culturel (CESC) a émis vendredi un avis défavorable à la modification du code la concurrence. Les conseiller ont estimé que cette réforme « retirait les pouvoirs de l’autorité polynésienne de la concurrence », tout en estimant que le temps qui leur avait été imparti pour étudier ce texte était trop court.

Après seulement quatre jours de travaux, les membres du CESC ont étudié vendredi le projet de loi du Pays modifiant la partie législative du code de la concurrence. L’avis défavorable a été voté par 22 conseillers, avec 14 abstentions côté patrons. Plusieurs conseillers ont dénoncé le manque de temps pour étudier ce dossier. « L’autorité polynésienne de la concurrence est le premier concerné et elle n’a même pas été sollicité » a regretté Tepuanui Snow de la Fédération des parents d’élèves. Emile Vernier du Sdiraf a « regretté qu’on n’ait pas eu le temps de se pencher sur ce dossier très important ». Et le président de l’association des consommateurs, Makalio Folituu, dit même avoir longtemps douté que les membres du CESC puissent venir à bout du dossier.

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Le syndicaliste de la CSTP et rapporteur, Mahinui Temarii, aurait préféré que ce dossier soit reporté au prochain mandat des membres du CESC, vu le peu de temps imparti. Sur le fonds, il explique l’avis défavorable en indiquant que le texte du gouvernement vient supprimer les pouvoirs de l’autorité de la concurrence : « On ne peut pas accepter qu’on puisse retirer le pouvoir du président de l’autorité de la concurrence ».

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Le président du syndicat des armateurs, Ethode Rey, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. « Si c’est le président du Pays qui doit décider, à ce moment-là il faudrait supprimer l’autorité de la concurrence (…) et mettre un service normal à sa place ». Ethode Rey rappelle que l’autorité de la concurrence n’est pas « venue s’implanter ici » toute seule, et que sa mise en place a été décidée par le Pays : « C’est la Polynésie qui a fait venir l’autorité de la concurrence ».

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Jacques Mérot, le président de l’autorité polynésienne de la concurrence, était présent en tant qu’observateur lors de la séance. Il a indiqué que le but de l’autorité était « de développer le jeu concurrentiel » et considère que, sur un sujet aussi important, tout le monde doit être autour de la table pour débattre du sujet. « Cela ne doit pas être l’enjeu d’une chapelle contre une autre », a regretté Jacques Mérot, « c’est tellement important pour les Polynésiens et pour la baisse du coût de la vie ».

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