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Le Pays toujours en pourparlers avec OneWeb, concurrent de Starlink

Moetai Brotherson a rencontré à Paris les représentants d’Eutelsat OneWeb, dont la constellation de satellites à basse orbite est le principal concurrent au Starlink d’Elon Musk. Le groupe a installé des antennes à Papenoo, signé un partenariat avec l’OPT et voilà un an, elle prévoyait des offres d’internet par satellite au fenua pour septembre 2024. Le calendrier est aujourd’hui plus flou : des tests « concluants » ont bien été menés, ils doivent être complétés, et la présidence veut garder « un dialogue ouvert avec plusieurs opérateurs ».

Des offres commerciales en « septembre prochain ». C’est ce sur quoi tablait le Pays voilà un an, alors que les discussions avec Eutelsat étaient déjà bien avancées. L’opérateur français de satellites a fusionné en 2022 avec OneWeb, constellation naissante de satellites basse orbites qui doit concurrencer le Starlink d’Elon Musk, beaucoup plus avancé. La technologie est proche, mais le modèle de commercialisation est différent : plutôt que des offres directes aux consommateurs, Eutelsat – OneWeb fait du « B2B », en vendant ses services via des grossistes et opérateurs déjà installés. En Polynésie, il n’y a pas l’embarras du choix : l’OPT et sa filiale Onati bénéficient d’un monopole sur le télécommunications internationales, fraichement modifié pour ouvrir la porte à des accords avec des fournisseurs de données par satellite. Le groupe international, qui a installé des antennes à la Papenoo en 2023, l’office polynésien et son autorité de tutelle devaient donc accorder leurs violons, techniquement, juridiquement et financièrement.

Et visiblement ça prend du temps : la nuit dernière Moetai Brotherson était de nouveau en visite chez Eutelsat afin de « poursuivre les discussions sur les solutions technologiques permettant d’améliorer la connectivité numérique » au fenua. Le président avait plusieurs fois insisté sur le caractère obsolète des transmissions satellitaires utilisées par les îles non reliées aux câbles sous-marins. Des transmissions lentes, coûteuses, et peu fiables, jusque là fourni par les satellites géostationnaires (35 000 kilomètres de la terre contre 500 à 1200 pour ceux de Starlink ou OneWeb) d’Intelsat, avec qui les contrats arrivent à échéance en 2026. « Les constellations de satellites en orbite basse, comme celles proposées par Eutelsat OneWeb, représentent ainsi une solution innovante pour garantir un accès plus rapide et fiable à Internet », rappelle encore une fois le Pays, qui a « examiné les nouvelles offres et solutions » de l’opérateur européen, « tout en les positionnant dans une réflexion plus large intégrant d’autres acteurs ». En clair : Starlink n’est pas complètement hors course.

Eutelsat OneWeb tient toutefois la corde, puisque des tests en forme de « preuve de concept » ont déjà été menés avec Onati ces derniers mois à Rapa. Ils se seraient révélés « concluants » et d’autres essais sont à venir. Mais le Pays insiste sur l’idée de garder « un dialogue ouvert avec plusieurs fournisseurs » et « d’avancer avec prudence et ambition pour garantir un accès à une connectivité performante et équitable, dans le respect des particularités locales ». Aucun calendrier n’est cette fois mis sur la table.

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