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Le Pays veut structurer l’économie sociale et solidaire

L’économie sociale et solidaire était le thème de la troisième journée de prospective économique organisée par l’Agence de développement économique. Le Pays veut préparer le terrain juridique et fiscal de ce « secteur d’avenir » déjà très présent au fenua de manière informelle, et qu’il intégrera dans sa feuille de route.

Une journée pour « ouvrir la concertation » sur un pan de l’économie qui, en métropole, représente 10% du PIB. L’économie sociale et solidaire est l’ensemble des activités de structures telles que les coopératives, les mutuelles, les associations, les fondations et les entreprises solidaires reconnues d’utilité publique. Le chiffrage de son poids au fenua n’existe pas encore.

Mais elle fait indéniablement partie de l’économie locale. Le ministre de l’Économie Tevaiti Pomare décrit l’ESS comme « une économie plus résiliente, pour laquelle nous pensons que les Polynésiens ont un ADN particulier. » « C’est un modèle qui existe, parce que la solidarité est bien ancrée dans notre pratique quotidienne et dans notre cœur de Polynésien », renchérit la directrice de l’Agence de développement économique (ADE) Hinano Teanotoga.

Culture, insertion, environnement, aide à la personne, les champs d’action de l’économie sociale et solidaire sont vastes. Parmi les intervenants de cette journée, l’association Hotuarea Nui, reconnue l’intérêt général pour l’insertion, la Fondation agir contre l’exclusion (Face), un atelier de couture participatif, les créatrices du Food & Cook Lab de Moorea ou encore le centre culturel ‘Arioi de Paea (lire encadré). Parmi les financeurs pour qui l’ESS est déjà une réalité, l’Agence française de développement, la Socredo, l’Adie, le réseau Initiative Polynésie française et la Fondation Anavai

L’enjeu à présent est de construire le cadre juridique, réglementaire et fiscal de ce secteur et de l’intégrer dans la Stratégie de développement économique 2023-2033 du gouvernement. Une « semaine » de l’économie sociale et solidaire se tiendra en novembre, indique Tevaiti Pomare, « et nous inviterons le président d’ESS France Benoit Hamon. »

 

Hinatea Colombani, fondatrice de Arioi : « Des entrepreneurs qui rêvent d’un monde meilleur »

Hinatea Colombani n’a pas attendu les colloques. Présente ce jeudi en tant qu’entrepreneure, elle dit « ça fait six ans qu’on a créé notre SARL et qu’on a intégré dans nos statuts juridiques l’entreprise sociale et solidaire, sachant que le cadre réglementaire n’existait pas en Polynésie. »

« C’est déjà dans notre ADN, la façon de travailler avec l’humain, la façon de valoriser la culture, de ne pas juste mettre des Polynésiens en train de faire du tressage, mais de valoriser ces savoir-faire, en faisant de vraies levées de fonds, en ayant de vrais travaux de partenariats avec des services et des entreprises. On a trop tendance dans le cadre de la culture à faire du tauturu, du ‘viens un peu s’il te plaît’, du bénévolat, poursuit Hinatea Colombani, mais si on veut vraiment sauver nos traditions, il faut pouvoir valoriser financièrement ce travail. Quand on mobilise une équipe d’animateurs culturels, on ne les paie pas au lance-pierre. »

« En gros, conclut-elle, l’économie sociale et solidaire ce sont des entrepreneurs qui rêvent d’un monde meilleur. »

 

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