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Le PIB polynésien progresse de 3% et atteint 706 milliards de Francs en 2023

L’ISPF, l’IEOM et l’AFD ont présenté conjointement ce mardi les Comptes économiques rapides (Cerom) pour la Polynésie française en 2023. Le Produit intérieur brut atteint un record historique de 706 milliards de Fcfp, soit un gain de 45 milliards de francs (7%) en un an. Plus de la moitié de ce gain en valeur est un effet de l’inflation ; en volume, le fenua a donc connu une croissance de 3% en 2023.

Une croissance qui se poursuit, c’est ce que voient les experts économiques et financiers à l’examen des comptes 2023 de la Polynésie française. Le PIB s’établit à 706 milliards de Fcfp, soit +7% en un an. Un gain qu’il faut pondérer par l’inflation, explique la directrice de l’ISPF Nadine Jourdan : « Derrière cette hausse de 7 points du PIB, il y a 3 points en volume, c’est-à-dire hors effet prix, et puis 4 points liés à la hausse des prix à la consommation et à la hausse des prix des investissements également.»

C’est donc le chiffre de +3% du PIB qu’il faut retenir, après une hausse de 4,5% en 2022 et de 2,1% en 2021. Par comparaison, le PIB français n’a progressé que de 1,1% en 2023.

La demande intérieure, moteur de l’économie

Un tiers de la croissance provient des « exports » dans lesquels sont comptabilisées les recettes touristiques des quelques 262 000 visiteurs de l’an dernier. Mais c’est toujours la demande intérieure qui porte, pour les deux-tiers, cette croissance. Elle est « soutenue par la dynamique du marché du travail », note Nadine Jourdan, « avec un nombre d’emplois en équivalent temps plein qui a progressé de 4% ».  

La masse salariale montre une croissance de 7% sur l’année, avec des effectifs salariés en hausse de 3,4%. Le revenu disponible des ménages a augmenté de 6% en 2023, notamment pour ceux qui sont en entreprises individuelles : ces dernières profitent de l’augmentation des prix pour réaliser des hausses de chiffre d’affaires supérieures à l’inflation. Et si les Polynésiens sont nombreux à déplorer les hausses des prix du crédit immobiliers, des matériaux et du foncier, les investissements des ménages ne descendent pas en-dessous de leur niveau de 2019, année de référence pré-crise sanitaire.

Une croissance pas assez forte pour résorber le chômage

« En termes de marché du travail, on a du potentiel, précise Julien Bucher-Visin de l’ISPF, mais pour arriver aux ratios qui sont observés dans les économies développées, il nous manque encore de la croissance. » Il estime qu’il faudrait 2 à 2,5 points de croissance de plus pour créer chaque année les 1 700 emplois qui permettraient d’absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail.

12% d’investissement en plus pour les entreprises

Les entreprises – principalement les grandes entreprises, en réalité – ont augmenté de 12% leur volume d’investissements en équipements, utilisant la trésorerie accumulée les deux années précédentes. Les investissements publics, en revanche, baissent de 1% en valeur mais de 4% en volume, contraints par la hausse des prix (+7% pour la construction, +4% pour les travaux publics). Là aussi, ils retrouvent leur niveau de 2019.

L’année 2024 « plutôt bien orientée »

Fabrice Dufresne, le directeur de l’IEOM, estime que 2024 sera encore une bonne année :  « Sur les premiers mois de 2024, on a un faisceau d’indicateurs plutôt encore positifs. L’indicateur du climat des affaires est autour de 107 points, ce qui reste très largement au-dessus de sa moyenne de longue période, c’est une bonne appréciation de la part des chefs d’entreprise. » Autre indicateur de la bonne santé de l’économie locale, le nombre de défaillances d’entreprises qui aurait baissé de 30% sur l’année écoulée. « C’est le seul territoire qui se singularise par rapport aux autres territoires et collectivités d’outre-mer, et même de l’Hexagone où on a une reprise très forte du nombre de défaillances. » « L’investissement des entreprises, on le voit au regard des encours de crédits, baisse, et puis sur l’emploi salarié ça progresse toujours mais un peu moins vite pour le secteur de la construction. Mais globalement vous voyez que les indicateurs sont plutôt bien orientés », conclut-il.

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