ACTUS LOCALESSOCIÉTÉ Le ping-pong continue au sujet du rachat du terrain de Temae La rédaction 2023-03-15 15 Mar 2023 La rédaction ©LR Le Tapura a répondu à Nicole Sanquer qui s’était publiquement interrogée sur le projet de rachat d’une partie du terrain de Louis Wane à Temae. Les rouges accusent la présidente de A here ia Porinetia de tordre la vérité pour semer la « zizanie » et la « confusion ». Dans le même temps, deux collectifs de Moorea, l’association des habitants de Temae et la fédération Tahei Auti, critiquent à leur tour l’opération lancée par le gouvernement, jugée « douteuse et injustifiée ». Lire aussi : Le gouvernement s’explique au sujet de la plage de Temae Temae : A here ia Porinetia revient à la charge « Pour qui roule Nicole Sanquer ? » C’est la question posée par le Tapura qui a adressé à son ex-député, aujourd’hui présidente et candidate aux territoriales de A Here ia Porinetia, un communiqué incendiaire au sujet de Temae. Pour rappel, le gouvernement a fait voter à l’assemblée, le 23 février, une autorisation de programme pour racheter 18 des 56 hectares de l’ex domaine Enany, aujourd’hui propriété de Louis Wane. Une opération chiffrée à 2,2 milliards de francs qui n’est pas encore réalisée, mais qui a déjà fait beaucoup réagir. Nicole Sanquer, s’était ainsi interrogée, dans une question au gouvernement, puis un communiqué, sur l’opportunité de cet achat et le prix qui pourrait être payé par le Pays au regard de celui déboursé par Louis Wane auprès d’Enany. Hier le Tapura l’a en retour accusé en retour de vouloir « semer la confusion et la zizanie pour polémiquer, sans se préoccuper du sort et de la volonté des populations concernées ». Plage et parc public, accès en bitume, protection contre les inondations et emplois D’abord la population de Temae qui, d’après le parti rouge, profiterait de cette opération par la construction d’une route d’accès « adaptée » et en bitume au village du motu. « Cette zone sera enfin assainie et protégée des inondations qui sont fréquentes en temps de pluie », ajoute le communiqué. La population de Moorea et de Tahiti ensuite, puisque les 18 hectares, principalement le long de la piste d’aéroport, mais qui engloberait aussi 161 mètres de plage, doivent accueillir un parc public, un parcours de santé, et des aménagements pour rendre le littoral plus accessible côté motu. Le communiqué pointe aussi vers les emplois qui seraient créés par le projet hôtelier de Louis Wane, « investisseur local et reconnu » sur qui l’élue d’opposition « s’acharne ». Bref, pour le parti d’Édouard Fritch, Nicole Sanquer fait preuve « d’irresponsabilité » et de « démagogie » et le projet du gouvernement correspond à « la volonté légitime de la grande majorité des « vrais » habitants de l’île sœur qui s’est clairement exprimée ». Opération « douteuse et injustifiée » Et pourtant, dans la foulée de ce communiqué en est paru un autre, publié par deux collectifs de Moorea, justement. Il est signé par l’Association des habitants de Temae -Moorea (AHTM), qui se bat depuis longtemps pour que la plage et les accès déjà existants au motu restent publics, et par la fédération Tahei’auti ia Moorea, qui a organisé plusieurs rassemblements contre la « privatisation » de Temae. Et sans citer les sorties de Nicole Sanquer, ils semblent partager ses interrogations. Et vont même plus loin en qualifiant de « douteuse et injustifiée » l’opération voulue par le gouvernement. Pour les deux collectifs, le gouvernement ne répond en aucun cas à leur demande avec ces 18 hectares. Pour y répondre, il aurait suffi selon eux de faire l’acquisition de seulement 3 hectares, ceux qui longent la plage sur 550 mètres et qui sont toujours concernés par une emprise réservée inscrite au PGA pour la réalisation d’un « jardin public ». Le Pays aurait-il pu faire l’achat, « bien moins coûteux » de cette seule parcelle, garantissant l’accès à la plage et repoussant dans les terres le projet hôtelier ? Non, avait déjà répondu Jean-Christophe Bouissou : le Pays n’a pas de droit de préemption sur cette parcelle. Et même s’il en avait un, il ne s’agirait pas d’un « hold up légal » comme le précise le communiqué du Tapura : « il est fort probable que le prix fixé par le juge soit supérieur au prix négocié entre la DAF et le vendeur ». Evans Haumani avait sollicité le Pays Pas de quoi convaincre les associations qui relèvent que la mairie, elle, dispose bien d’un droit sur cette parcelle et qui estiment que cette zone, a priori inconstructible, serait bien moins coûteuse. À les entendre, le Pays a fait un « choix délibéré de renoncer à protéger efficacement et de façon pérenne l’accès à la plage publique de Temae« . Pour le prouver, elles mettent en avant une lettre du maire Tapura Evans Haumani de juin 2021, dans laquelle il « sollicite le concours » du gouvernement pour protéger Temae contre des investisseurs étrangers et contre la « confiscation de la plage publique la plus emblématique de l’île ». Une lettre qui ne fait toutefois pas mention d’un droit de préemption ni de l’achat du terrain par un local, Louis Wane, alors en négociations avec le sheikh Enany. Les deux collectifs de Moorea, en tout cas, promettent de se battre jusqu’au bout contre « la dilapidation des deniers publics au profit des intérêts privés » et contre la transformation de Temae en « Village tahitien Bis ». Le débat est donc loin d’être clos. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)