Les deux présidents de l’assemblée et du Pays ont ouvert jeudi la session administrative par deux discours empreints de « politique politicienne ». Marcel Tuihani a demandé plus d’ouverture à l’opposition avec une « politique solidaire ». En réponse Édouard Fritch a regretté de n’avoir pu bénéficier lui-même plus tôt de cette « solidarité » et a fustigé les récents propos de Gaston Flosse qui se réjouissait que le gouvernement se « casse la gueule ».
Dans son discours d’ouverture de la session administrative, le président de l’assemblée Marcel Tuihani a d’abord glissé un « sache qu’ici tu es le bienvenu » au député Jonas Tahuaitu, en référence à notre information du jour sur l’éviction de l’élu de son conseil municipal de Teva i uta… Très vite, Marcel Tuihani est revenu sur sa proposition de mettre en place la proportionnelle pour l’attribution des commissions législatives à l’assemblée. Mais le président de l’assemblée est allé plus loin dans sa démarche en demandant la mise en place d’une « politique solidaire » avec un « gouvernement d’union », tout en indiquant savoir que ces demandes relevaient de « l’utopie ».
La proposition a eu le mérite de faire sourire le président du Pays qui a ensuite affirmé dans son discours que cette « solidarité » lui allait « droit au cœur » mais qu’il aurait préféré en bénéficier dès sa prise de fonction en 2014 lorsqu’une partie du groupe Tahoeraa s’est opposée à ses décisions : « Pendant 16 mois cela n’a pas été facile, nous avons rencontré de grandes difficultés en commission. Je suis heureux aujourd’hui qu’on soit tous d’accord avec la mise en place de la politique solidaire ». L’occasion pour le président de rappeler qu’en 2015 il avait déjà ouvert les commissions à l’opposition et d’affirmer qu’il continuerait dans ce sens. Edouard Fritch a donc annoncé que l’opposition bénéficierait de 77 places de titulaires et 46 places de suppléants dans les commissions. Enfin, le président du Pays a surtout fustigé les récents propos de son ancien mentor et actuel président du Tahoeraa, Gaston Flosse, qui avait annoncé dans une interview à Tahiti Pacifique Hebdo qu’il serait heureux de voir Edouard Fritch de « casser la gueule ». Pour Edouard Fritch, Gaston Flosse est « miné par la convoitise, la haine et un égocentrisme incommensurable ».
Marcel Tuihani a brièvement réagi à l’issue du discours d’Édouard Fritch en se disant « surpris » et en affirmant que l’assemblée n’était pas le lieu pour tenir ces propos.