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Le « Plan Marshall » anti-ice enfin dévoilé

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Il y a un an, presque jour pour jour, lors de sa visite en Polynésie, Annick Girardin, alors ministre des Outre-mer, déclarait « la guerre » à l’ice et annonçait la mise en place d’un « plan Marshall » contre la méthamphétamine pour avril 2020. De report en report, il a finalement été dévoilé aujourd’hui.

Il avait une nouvelle fois été reporté ce matin, mais annoncé dans un article du quotidien Le Parisien la veille, le détail du plan d’actions 2021-2022 a finalement été dévoilé ce mercredi à l’occasion du point presse sur les chiffres de la délinquance. « Des choses sont déjà en application, mais ces derniers mois, nos communications conjointes avec le Pays ont porté, vous vous en doutez, sur la crise sanitaire », a expliqué le haut-commissaire pour qui « le trafic est au cœur des préoccupations. Elle est la colonne vertébrale de la délinquance. Elle touche toutes les classes sociales et tous les âges et provoque indirectement des agressions, de la prostitution ou du trafic de pakalolo pour financer l’achat d’ice. »

La lutte contre ce véritable fléau n’a pas attendu l’annonce des autorités pour démarrer, il est d’ailleurs une priorité intégrée dans le Plan territorial de prévention de la délinquance depuis 2016. Des actions ont déjà été mises en œuvre, telles que le renforcement des contrôles sur les aéroports secondaires et du trafic postal. Des opérations de dissuasion des clients sont menées à proximité des points de vente.

Partie la plus visible et active de cette lutte, le volet judiciaire se veut « ferme », notamment en augmentant les saisies des trafiquants  : maison, véhicules et comptes bancaires.

Bientôt un centre de sevrage

Une campagne de sensibilisation aux dangers de l’ice a été menée sur Internet et la maison de la confiance et de la protection de la famille mène des actions de prévention en milieu scolaire. 19 000 élèves en ont ainsi bénéficié en 2019.

Le plan stratégique présenté aujourd’hui vient confirmer cet élan et se développe sur 3 axes. Le premier, répressif, vise à mieux connaître le trafic avec la mise en place d’une cellule de renseignement opérationnel sur les stupéfiants (CROSS 987) pour favoriser les échanges entre les différentes entités des forces de l’ordre. « Il existait déjà un échange entre les services, il devient systématique. »  Pour le renforcer, l’arrêté de création du OFAST (Office anti-stupéfiants) Papeete a été publié hier. Un nouvelle arme de lutte contre le trafic international détaillé par le Général Saulnier, commandant des forces de gendarmerie en Polynésie française.

Quasiment inexistant, le volet prévention devrait être renforcé notamment en passant par des ambassadeurs appréciés de la jeunesse tels que Henry Burns ou Georgy Adams. Des campagnes vont aussi être menées dans les entreprises. Sur le papier, le Pays, compétent en matière de santé, promet enfin de « soutenir la création d’une post-cure » et de développer l’offre de prise en charge. Lors des procès pour trafic d’ice, la plupart des prévenus indiquent que la prison est le seul moyen en Polynésie pour se sevrer de cette addiction. Les choses pourraient enfin changer avec l’apparition de premiers lits dédiés au sevrage. Teiva Manutahi promet qu’une unité comprenant 8 lits devrait être créée à Taravao : « le projet est dans les tuyaux, c’est en bonne voie » promet le délégué pour la prévention de la délinquance de la jeunesse.

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