Paris (AFP) – François Fillon, soutenu à l’unanimité par le comité politique de LR, a gagné une victoire à l’usure, estime mardi la presse qui pense cependant que pour le candidat de la droite à la présidentielle, le plus dur reste à faire.
« Il les a eus », titre en Une Le Parisien, résumant le sentiment général.
« Une victoire à l’usure pour laquelle l’ancien Premier ministre a encore déjoué la plupart des pronostics », constate Stéphane Albouy, l’éditorialiste du quotidien populaire.
« L’obstination a fini par payer », note de son côté Jean-Michel Servant, du Midi Libre. « François Fillon a gagné son bras de fer », écrit Michel Urvoy, de Ouest-France. Il a remporté « la bataille tactique », pour Laurent Bodin, de l’Alsace.
« Il était temps ! Si elle veut sauver ce qui peut l’être, la droite doit repartir en campagne, et vite! Et donc serrer les rangs derrière le seul candidat encore debout : François Fillon », lance dans Le Figaro, Alexis Brézet, avant d’ajouter : « est-ce à dire que la bataille sera facile ? Évidemment non. »
Ce qui fait écrire à Laurent Bodin (L’Alsace) que « le plus dur reste à faire » pour le candidat de la droite, notamment pour « redevenir audible et crédible ». Pour « convaincre, au-delà de son noyau dur, la droite », ajoute Hubert Coudurier, du Télégramme.
– ‘Rassembler et souder’ –
Et Jean-Michel Servant, dans le Midi Libre, de rappeler : « les Républicains sortent en miettes de ce triste vaudeville. La plupart des cadres ont quitté le navire ou se sont couchés devant l’homme providence ».
« L’hémorragie est désormais sous contrôle » mais elle « a durablement affaibli celui qui incarnait la force déterminée d’une alternance crédible », souligne Hervé Chabaud, de L’Union/L’Ardennais.
« Il lui faut rassembler et ressouder les pièces du puzzle », observe Denis Daumin, de la Nouvelle République du Centre-Ouest.
Et « ce ne sera pas si simple alors qu’une partie de sa famille a pris du champ », prévient Bernard Stéphan, de La Montagne. Ce sera d’autant plus difficile pense Patrice Chabanet, du Journal de la Haute-Marne, que « la braise est encore sous la cendre ».
« Il doit sa vie puis sa survie à l’aile la plus radicalisée de la droite », signale Cécile Cornudet, des Echos. Et l’éditorialiste du journal économique de se demander si « le candidat peut se recentrer, sur son projet comme sur les hommes. C’est l’un de ses – nombreux – défis ».
© AFP GABRIEL BOUYS
François Fillon à son arrivée au siège de LR le 6 mars 2017 à Paris