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Le plutonium stocké à Hao inquiète

NULCEAIRE

La commission d’information sur les anciens sites d’expérimentations nucléaires du Pacifique s’est réunie jeudi après-midi. L’objectif était de dresser un bilan de la surveillance de la radioactivité en 2014 en Polynésie. Les échanges ont été vifs, notamment au sujet du plutonium présent depuis 40 ans à Hao.

La réunion, houleuse, était encore loin d’être terminée vers 17h30, jeudi. Le premier point à l’ordre du jour, le bilan de la radioactivité en 2014, a soulevé un vif débat qui a occupé les membres de la commission d’information sur les anciens sites d’expérimentation nucléaires pendant plus de deux heures. La surveillance de la radioactivité se base sur les études menées par l’IRNS, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. La mesure de plutonium, selon ce rapport, s’établit entre 0,1 et 1 Bq/kg dans les îles hautes. Elle est inférieure à 0,1 Bq/kg à Hao, sauf sous ce qui est appelé « la dalle vautour », où elle s’établit à 6,5 Bq/kg en moyenne. Justement, les échanges ont été pour le moins animés entre le haut-commissaire, Lionel Beffre, et le président de l’association Moruroa e tatou, Roland Oldham, au sujet de cette fameuse dalle, ou plus exactement de ces 200 dalles de béton qui recouvrent le plutonium. Roland Oldham s’inquiète : « S’il y a un cyclone, cette dalle peut sauter. »

Guillaume Manificat, responsable du service d’études et de surveillance de la radioactivité dans l’environnement à l’IRSN, s’en défend. De son point de vue de scientifique, ce plutonium n’émet pas de rayonnement et ne présente pas de risque pour la population. Sur le risque cyclonique, il rappelle que rien n’a bougé depuis 40 ans.

Se réclamant du principe de précaution, Guillaume Manificat estime aussi qu’il ne faut pas tenter de déplacer la dalle qui recouvre le plutonium.

Ce qui ne calme pas les inquiétudes du président de Moruroa e tatou, Roland Oldham.

Quant à la pollution aux métaux lourds et aux PCB à Hao, qui avait été révélée dans un rapport de 2012, et la contamination des poissons consommés par les habitants, elle ne faisait pas partie de l’ordre du jour hier, puisque les études portaient uniquement sur la radioactivité.

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2 Commentaires

  1. Tam
    12 décembre 2015 à 10h49 — Répondre

    Iaorana Roland,
    Fa’aitoito ia oe (Bonne chance) et nous avec vous.
    J’été aussi à Muru,Hao,Fangataufa,Tureia ,Tematangi,etc… lors des essais nucléaires, et j’ai perdu 1 cousin et 2 amis en 1989/90J’avais pris des photos avec mon petit kodak de l’époque de la route qui continuait sous l’eau a à peu près 2 m de profondeur,évidement appareil qui ma été confisqué par mon capitaine d’arme et m’a valu 1 semaines de cachot!
    J’avais compris à ce moment là que l »état français EST et SERA toujours » le chef suprême » quoi que tu dises et quoi que tu fasses.Alors Roland, quand le Haut Commissaire et Mr G.Manufaite nous font comprendre que les Polynésiens SONT et SERONT en sécurité de toute contamination de plutonium et autres dans les années à venir,il nous est demandé de les croire à 98%, parce que c’est un « ORDRE »…Garde à vous!…hahahaha!!! VIVE LA FRANCE!
    Maruru roa Radio 1.

  2. JAUBERT
    20 février 2016 à 23h32 — Répondre

    Bjr,
    Je suis resté à Hao durant 30 mois en 2 séjours en ayant quitté en Août 1975. J’ai assisté à plusieurs essais aériens, j’étais plongeur mais je n’ai jamais entendu parler de ce stockage ni de la dalle vautour. Où se trouve cette route immergée? Cdt. JLJ

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