Radio1 Tahiti

Le procès de Jean-Paul Théron renvoyé pour ne pas interférer dans sa campagne

Le Dr Jean-Paul Théron devait être jugé en correctionnelle ce matin pour avoir agressé en septembre un huissier, faits qu’il conteste. Mais les avocats du candidat aux législatives ont demandé et obtenu que son procès soit repoussé, par respect pour « la tradition de la trêve judiciaire ». L’affaire a été renvoyée au 26 août.

Lire aussi :

C’est le quatrième renvoi de ce procès pour violences volontaires. Les faits remontent au 16 septembre 2021, quand un clerc d’huissier se présente au domicile de Jean-Paul Théron, où le généraliste, retraité de la santé publique, reçoit aussi des patients atteints du Covid. Il s’agit de lui remettre des documents liés à une procédure disciplinaire engagée à son encontre par l’ordre des médecins. Une altercation a alors lieu. « D’après ses déclarations, ce clerc d’huissier aurait été agressé verbalement et physiquement par M. Théron qui lui aurait jeté un objet métallique lourd, avait expliqué le procureur Hervé Leroy quelques jours plus tard. Ce clerc d’huissier a subi une incapacité de travail totale de huit jours et a été particulièrement choqué psychologiquement ». Une agression réfutée par le taote et qui avait donné lieu à une convocation à une audition. Là aussi le gendarme ayant apporté la missive dénonce des insultes de la part du médecin, qui n’honore pas la convocation. Quelques jours plus tard, Jean-Paul Théron est interpellé dans des conditions houleuses au centre Manu iti de Paea. Les images, qui ont fini de faire du médecin une icône locale de la critique de la gestion du Covid, avaient été commentées jusqu’en métropole.

La trêve judiciaire, « une tradition républicaine« 

Mais c’est bien l’altercation avec le clerc d’huissier qui vaut au taote ce procès, déjà renvoyé par trois fois. En mars dernier, c’était la difficulté de trouver un médecin qui accepte d’expertiser Jean-Paul Théron qui avait obligé le juge à reprogrammer. Cette expertise aurait été versée au dossier, et d’après Stanley Cross, le débat porte encore sur l’attestation médicale de la victime, qui avait été contestée par la défense. Mais surtout, les cinq avocats du Dr Théron ont rappelé que leur client, absent à l’audience « car en pleine campagne », était aussi candidat aux législatives dans la 1ere circonscription. Et donc demandé à « ce que la tradition républicaine qui veut que la trêve judiciaire soit respectée ». Même si cette « trêve », souvent mise en avant, avec plus ou moins de succès, dans les affaires politico-judiciaire n’est assise sur aucun texte précis, l’argument semble avoir fait mouche. Le juge unique a acté un quatrième renvoi : rendez-vous le 26 août prochain.