Le procès du docteur Théron pour des faits de violences aggravées envers un huissier de justice qui devait se tenir ce vendredi a été renvoyé au 4 novembre. Parmi les raisons invoquées par l’aéropage d’avocats de la défense, au nombre de cinq, le manque de temps pour se concerter avec leur client afin de préparer sa défense.
Si le procès du docteur Théron a été renvoyé au 4 novembre, il a bien fallu près d’une heure aux avocats de la défense, de la partie civile, et au président du tribunal, pour se mettre à peu près d’accord sur une date de renvoi. D’un coté une justice pressée de clore un dossier qui, sur le fond n’a rien d’une affaire d’état, mais qui d’un point de vue médiatique a fait du bruit jusqu’en métropole. Et de l’autre, des avocats pas spécialement pressés de voir cette affaire jugée, estimant ne pas avoir toutes les cartes en mains pour exercer leur rôle.
Arguant que le docteur Théron, suite à son interpellation « mouvementée », présente des « risques psychologiques graves à être présent pour cette audience », certificat médical à l’appui, et qu’en outre ils n’ont pu le rencontrer pour préparer sa défense, ses avocats ont donc demandé le renvoi de l’affaire. D’autant qu’ils ont quelques points de nullité à évoquer sur les conditions de garde à vue du docteur, et aussi quelques expertises médicales à demander concernant l’ITT de 8 jours délivrée à l’huissier de justice « malmené » par le docteur.
Un certificat médical qui pose question
Le certificat médical produit, censé justifier l’absence du docteur Théron, a quelque peu dérangé le juge. Dans celui-ci il est stipulé que le docteur continue à recevoir des patients et donc à exercer. « C’est un certificat médical rédigé de manière inusuelle » note le juge, « il prend une page entière et il est stipulé que le docteur peut continuer à recevoir des patients. » Et de s’étonner, « il peut recevoir des patients et les soigner, mais il ne peut pas être présent au tribunal, ni s’entretenir avec ses avocats ! Je m’interroge. »
Malgré cette observation, le juge ne s’est pas opposé sur le fond au renvoi. Mais il a ensuite fallu se mettre d’accord sur une date d’audience. Entre le temps judicaire et l’emploi du temps des avocats, il a fallu trancher. « On est parti pour juger cette affaire en 2024 » relève le juge, « est-ce vraiment votre choix ?» assène-t-il à l’égard de la défense. Après moults tergiversations, la date du 4 novembre a été actée, bon gré mal gré.
Une date qui a quelque peu contrarié la défense, car selon Me Stanley Cross, « on ne comprend pas cette précipitation du tribunal à juger cette affaire (…) pour nous c’est déjà une atteinte aux droits de la défense. »
Une précipitation que ne comprend pas non plus Me Millet, autre avocat du docteur Théron. « Chaque jour il y a des faits graves de violences qui sont commis et l’on met des mois à entendre ces personnes, alors qu’avec le docteur Théron, c’est immédiat. » Et de s’interroger sur « les motivations qui justifient ses poursuites aujourd’hui »
Une plainte envisagée contre les autorités d’enquête
Le 4 novembre, la défense compte bien déposer des moyens de nullité qui selon Me Millet, « risquent d’être lourd et nombreux. » Selon lui l’examen du dossier montre des irrégularités « particulièrement graves, (…) et on envisage une plainte pénale contre les autorités d’enquête pour faux et usage de faux. »
À noter que le 4 novembre, l’audience sera entièrement consacrée aux points de nullité soulevés par la défense. Quant au fond de l’affaire, à savoir les faits reprochés au docteur Théron, celui-ci risque de ne pas être jugé avant 6 mois, selon les estimations pessimistes du juge.