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Le procès du SED aura bien lieu

La matinée de lundi a été agitée au palais de justice de Papeete. L’ancien président Gaston Flosse, son ancien directeur de cabinet, Jean Prunet, l’ex-agent de la DGSE André Yhuel et plusieurs anciens agents du fameux « Service étude et documentation » comparaissaient pour cinq jours de procès à la barre du tribunal correctionnel.

Dans ce dossier, les huit prévenus doivent s’expliquer sur le fonctionnement du SED créé en 1997 sous la présidence de Gaston Flosse. De sa création jusqu’en 2004, le service effectuait des missions d’espionnage, de filatures ou encore de photographies de personnalités politiques ou de journalistes. Les juges reprochent aux prévenus des faits « d’atteinte à la vie privée » notamment sur le journaliste de Tahiti Pacifique Magazine, Alex Du Prel.

Lundi matin, les prévenus et le tribunal se sont surtout intéressés aux demandes de nullité de la procédure déposées par l’avocat de Gaston Flosse, Me François Quinquis. Comme Radio 1 l’avait révélé ce weekend, l’avocat a demandé la nullité de l’ordonnance de renvoi, comme il l’avait obtenu pour l’affaire Haddad Flosse. Me Quinquis relève que cette ordonnance vise des faits commis entre 1997 et 2004 alors même que Gaston Flosse n’a été mis en examen que pour la période 2002 à 2004. Après 30 minutes de suspension, le tribunal a finalement décidé de suivre les demandes du procureur et de joindre l’incident au fond du dossier. Les juge ont estimé qu’ils étaient valablement saisis pour la période de 2002 à 2004 uniquement et que le procès pouvait se tenir.

Gaston Flosse explique la création du SED

Gaston Flosse a été le premier des prévenus à être interrogé sur les conditions de la création du « SED ». Il a déclaré que son gouvernement avait décidé la création du service après les manifestation de 1995 liées à la reprise des essais nucléaires. La présidente du tribunal s’est étonnée de la création de ce service alors même qu’il existait déjà un service de documentation et deux services de sécurité pour le pays. Gaston Flosse a répliqué qu’il avait besoin d’un service rattaché à la présidence.

Le procès est prévu sur cinq jours au tribunal correctionnel. Rappelons qu’il contient deux volets. Le premier sur « l’atteinte à la vie privée ». Le second sur le « détournement de fonds publics » constitué par la création de ce service le 13 mai 1997. En effet, pour les enquêteurs, le SED n’a pas été créé pour les raisons officiellement invoquées de collecte de documentation des administrations du territoire, mais bien pour constituer une cellule d’espionnage à la présidence.

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1 Commentaire

  1. Iritahua
    24 mars 2015 à 7h12 — Répondre

    C’est un cellule d’espionnage à disposition du Président.

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