Réunion houleuse jeudi matin à la mairie de Papara à propos de l’aménagement et la sécurisation des berges de la Taharu’u. Les riverains ont clairement fait savoir leur opposition à toutes extractions de la rivière demandé par le Pays. La commune affirme qu’elle « ne dira pas non au projet de réfection des berges ».
Le huitième adjoint au maire de Papara a organisé, jeudi matin, à la veille de la fin de l’enquête publique pour l’aménagement et la sécurisation de la Taharu’u, une réunion d’information avec les administrés de la commune.
La majorité des riverains présents ont émis des réserves quant à ce projet. Ils craignent surtout qu’au lieu d’un curage, il y ait des extractions. Parmi les administrés, Christophe Holozet explique : « ils peuvent faire du curage mais pas d’extraction ». Il estime que cela peut « déstabiliser entièrement le fond de la vallée (…) et détruire tout le bord de la Taharu’u ». A l’issue de la réunion, Christophe Holozet était toujours aussi dubitatif et assurait qu’il restera vigilant.
Les surfeurs étaient aussi présents lors de cette réunion. Manoa Drollet l’affirme : « on a toujours beaucoup de crainte, car ce qu’on a vu n’est pas positif ». Il donne notamment l’exemple du bassin dégraveur ou plus simplement des bassins de rétention, ainsi que des poteaux installés au fond de la vallée ont pu bloquer les troncs d’arbres et favoriser les inondations.
Marie-Claude Terei a été inondée par deux fois dans la vallée. Elle affirme que dès qu’il pleut elle met tous ses enfants en sécurité chez sa mère, loin de la Taharu’u. « Auparavant on n’a jamais eu peur de cette rivière, mais depuis qu’on a touché cette rivière aujourd’hui on a peur ». Elle se souvient que l’eau de la rivière lui est déjà arrivée jusqu’au cou !
Favorable au projet du Pays, l’adjoint de Papara, Bernard Roure, s’est dit satisfait car « tout le monde a exprimé son ressenti et ses craintes ». Il a voulu rassurer les administrés sur les extractions, en leur expliquant que les gravats seraient stockés sur un terrain de la direction des affaires foncières.
Il a assuré que la commune « ne dira pas non au projet de réfection des berges, au contraire il faut protéger les populations ».
Le montant total des travaux s’élève à 1,765 milliard de Fcfp. L’enquête prend fin vendredi à 14 heures et le commissaire enquêteur devra rendre son rapport sur ce projet le 8 mars prochain.