Reynald Temarii ©DR

Le Qatar a-t-il acheté son Mondial? Le journal Sunday Times affirme qu’un ex-haut responsable qatari a versé cinq millions de dollars pour obtenir le soutien de plusieurs représentants du football international à la candidature du Qatar pour le Mondial 2022. Parmi les noms de personnalités mises en cause apparait celui de Reynald Temarii, déjà accusé par le journal britannique de corruption en 2010 alors qu’il était vice-président de la FIFA.

S’il a bien été suspendu pendant un an pour « violations du code d’éthique », Reynald Temarii a été blanchi par la FIFA de tout soupçon de corruption. La vidéo présenté par le Sunday Times comme « preuve » était en fait un montage « à charge » de quelques secondes sur les 45 minutes d’entretien filmé en caméra cachée.

Le Sunday Times remet le couvert. Il affirme que Reynald Temarii a touché plus de 35 millions Fcfp de Mohamed Bin Hammam – ancien président de la fédération asiatique, depuis banni à vie de la FIFA pour corruption – pour soutenir la candidature du Qatar.

Dans un communiqué adressé aux rédactions, Reynald Temarii dément avec véhémence cette publication: « Les nouvelles allégations du Sunday Times reposent sur des pièces qui mettent en lumière ces faits et sur une interprétation erronée et malhonnête« .

Reynald Temarii explique avoir reçu le soutien du qatari alors qu’il cherchait à rétablir la vérité après le premier scandale. Mohamed Bin Hammam aurait alors décidé de financer ses frais d’avocats. « Un soutien matérialisé en février 2011 bien après le vote du 2 décembre 2010 » date à laquelle le Qatar a été choisi pour l’édition 2022 de la Coupe du Monde. Suspendu, Reynald Temarii n’avait de toute façon pas pu voter.

Et Reynald Temarii d’aligner également ses preuves: « concernant mes choix pour les Coupes du monde 2018 et 2022, la FIFA et l’OFC dispose des pièces qui attestent que mes intentions de vote résultent de décisions collégiales prises avec les dirigeants de l’OFC, à Tonga le 6/7 octobre 2010« .

Reynald Temarii qui « réaffirme que je n’ai jamais participé, ni de prêt, ni de loin, à des pratiques douteuses liées d’une part, à l’attribution de la Coupe du Monde de football au Qatar et d’autre part, à la candidature de M. Bin Hamman à la Présidence de la FIFA. » Reynald Temarii rappelle avoir appelé les présidents de fédérations océaniennes à soutenir la candidature du président sortant Sepp Blatter.

Ce mardi, c’est à un autre journal britannique, The Daily Telegraph, d’alimenter la polémique mais cette fois en s’en prenant à Michel Platini. De son côté la FIFA a annoncé lundi que l’enquête sur l’attribution controversée des Mondiaux 2018 à la Russie et 2022 au Qatar devrait être bouclée d’ici le 9 juin.