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Le rapport sur les conséquences génétiques des essais nucléaires fait réagir

Le rapport du docteur Christian Sueur intitulé « Les conséquences génétiques des essais nucléaires français dans le Pacifique, chez les petits enfants des vétérans du CEP, et des habitants des Tuamotu Gambier » fait réagir la déléguée du suivi des essais nucléaires, qui considère que ce document n’est pas un rapport « scientifique au sens propre du terme ». De leurs côtés, les associations anti-nucléaires considèrent qu’une « omerta » est toujours de mise en Polynésie et fustigent les propos tenus par Yolande Vernaudon.

Le taote Christian Sueur, responsable de l’unité pédopsychiatrie du département de psychiatrie du centre hospitalier de Polynésie jusqu’en décembre 2017, dénonce dans un rapport l’attitude « criminelle » du pouvoir politique et la « collaboration des autorités sanitaires » à propos du risque nucléaire pour la santé des générations à venir. Dans son rapport, le pédopsychiatre considère que « les autorités politiques et sanitaires étatiques et locales (sont) enclin à nier ou à minimiser systématiquement le risque nucléaire concernant la santé de leurs enfants et des générations à venir ». Il est urgent selon lui qu’une « conscience médicale se réveille » et qu’un « observatoire des pathologies radio-induites » soit mis en place. Le pédo-psychiatre plaide également pour que des « études épidémiologiques sérieuses et transparentes » soient réalisées et qu’un « registre des malformations et un comptage des accidents périnataux » soient élaborés.

Yolande Vernaudon : « pas un rapport scientifique au sens propre du terme »

Accusée par le taote Christian Sueur d’avoir mis fin à une étude qui devait justement se tenir avec une équipe japonaise spécialisée dans la génétique médicale, la nouvelle déléguée du suivi des conséquences des essais nucléaires, Yolande Vernaudon, a réagi lundi affirmant que la collaboration avec des médecins japonais avait déjà été évoquée du temps de son prédécesseur Bruno Barrillot. « On n’a pas eu le temps de l’approfondir, (…) et rien n’était calé ». Elle affirme qu’aucune convention ni d’autorisation de recherche n’avait été encore faite : « il n’y  avait rien du tout ». Yolande Vernaudon assure qu’elle s’est ensuite mise en contact avec le médecin japonais qui « ne voulait pas coopérer dans un projet commun avec le docteur Sueur, car elle n’était pas du tout d’accord avec son approche et sa démarche ». Elle affirme que des crédits sont pourtant bien en place pour mener de telles actions : « c’est bien la preuve que le Pays et la majorité actuelle veulent que l’on étudie le sujet ». La déléguée considère plus généralement que le rapport du taote Christian Sueur « n’est pas un rapport scientifique au sens propre du terme ».

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De leur côté, les associations anti-nucléaires confirment les conclusions du rapport sur l’existence aujourd’hui encore d’une « omerta » à propos des essais nucléaires et de ses conséquences au fenua. « On pensait que la parole s’était libérée et ce n’est toujours pas le cas (…). J’applaudis le courage du docteur Sueur de publier ce rapport », réagit le président de Moruroa e tatou, Roland Oldham.

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Le père Auguste Uebe Carlson, de l’association 193, assure que même aujourd’hui il est « dur » d’avoir des informations « sûres, claires dans ce pays » sur le nucléaire. Concernant le rapport établi par le docteur Christian Sueur, il affirme que les conclusions : « ne sont pas quelque chose de nouveau, cela se voit, cela se sent ».

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