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Le référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie aura bien lieu le 4 octobre

La proposition d’Édouard Philippe de décaler le scrutin, d’abord prévu pour le 6 septembre, a été approuvée en conseil des ministres, à Paris, ce mercredi. Le nouveau calendrier tient compte « des conséquences de la crise sanitaire et des mesures de quarantaine qu’elle induit », précise le gouvernement. En novembre 2018, le « non » à l’indépendance l’avait emporté une première fois. 

Fin mai, le premier ministre avait estimé que la date de cette deuxième consultation organisée dans le cadre des accords de Nouméa devait être « réexaminée » dans le contexte de la crise du Covid. Et ce pour « assurer le caractère irréprochable de l’organisation du référendum afin que son résultat soit incontestable et incontesté ». L’État craignait notamment que l’échéance du 6 septembre soit trop proche pour « réunir les candidatures pour les 250 délégués de la commission de contrôle », chargés de contrôler la bonne marche du scrutin jusque dans les bureaux de vote. La question de l’ouverture des frontières de la Nouvelle-Calédonie, dont les mesures de quarantaine aux voyageurs dureront au moins jusqu’en août, était aussi posée.

Appelé à donner son avis sur la date du 4 octobre, le Congrès, corps législatif calédonien, avait préféré celle du 25 octobre, les élus indépendantistes du FLNKS et non indépendantistes de Calédonie Ensemble, estimant qu’elle permettrait d’atteindre une meilleure participation. Paris a choisi de rester sur sa proposition initiale, soutenue par l’Avenir en confiance, mouvement loyaliste vainqueur des dernières élections provinciales. Un décret de convocation des électeurs a été approuvé ce mercredi en conseil des ministres.

D’après la cheffe de file de l’Avenir en confiance, Sonia Backès, le gouvernement central a aussi autorisé le camp loyaliste à utiliser le bleu-blanc-rouge pendant la campagne officielle, ce que contestaient les indépendantistes. « Un excellent signal », a commenté la présidente de la province Sud.

Deuxième consultation sur trois

Comme le 4 novembre 2018, les quelques 175 000 électeurs inscrits sur les listes spéciales devront répondre à la question : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ». Lors de la première consultation, la réponse avait été « Non » à 56,7% (avec 81% de participation). Une nette avance pour les loyalistes, mais un score beaucoup plus important que prévu pour les indépendantistes.

Les accords de Nouméa, signés en 1998, ouvrent la possibilité d’un troisième référendum si la réponse est de nouveau « non ». Une nouvelle consultation qui devrait, le cas échéant, avoir lieu d’ici 2022 et à laquelle plusieurs forces politiques, notamment du côté non-indépendantiste préféreraient une solution consensuelle. Les résultats de ce 4 octobre fixeront donc, quoiqu’il arrive, les rapports de force dans de futures discussions sur le sujet.