Le président Moetai Brotherson a été reçu ce mardi par le secrétaire d’État chargé de la Mer, Hervé Berville, pour évoquer notamment le développement de la pêche polynésienne. Une « mission d’inspection » va être lancée en novembre au fenua et le secrétaire d’État l’accompagnera personnellement, après un passage au Forum des îles du Pacifique. Les précisions de notre partenaire Outremers 360°.
Après s’être entretenu une première fois en juin dernier, le président polynésien a une nouvelle fois rencontré Hervé Berville pour évoquer « le développement de la pêche, avec cet objectif très clair qui est le nôtre : tripler notre capacité de pêche sur les dix ans ». « C’est un objectif qui emporte un certain nombre de contraintes parce que notre capacité de construction de navire et notre capacité de formation des équipages est aujourd’hui limitée et ne permet pas d’atteindre les objectifs qu’on se fixe », explique Moetai Brotherson.
Pour répondre donc à cette problématique, le chef de l’exécutif entend « travailler en coopération avec l’État, pour à la fois augmenter notre capacité locale, que ce soit de la construction et de formation, mais aussi de trouver des partenariats au national ou au régional pour compléter le dispositif ». « Il y aura une mission d’inspection qui va démarrer en novembre » a ajouté Moetai Brotherson, qui retrouvera Hervé Berville au Forum du Pacifique.
Par la suite, le secrétaire d’État chargé de la Mer passera quelques jours en Polynésie, « ce qui nous permettra d’organiser, je pense, une rencontre avec tous les acteurs du secteur maritime, que ce soit dans l’aquaculture, la pêche, le tourisme ». Plus précisément, cette mission d’inspection doit répondre à plusieurs interrogations qui permettront ce triplement de la capacité de pêche, notamment l’augmentation de la capacité de formation et de la capacité de construction de navires.
Il s’agira également de répondre à la question des infrastructures internes : « Le port de Papeete, il est aujourd’hui à l’étroit dans ses bâtiments. Est- ce qu’on fait un deuxième port ou est-ce qu’on le fait ? Comment on le fait ? Toutes ces questions- là, on les a abordées ». Autre enjeu : la structuration de la filière. « Aujourd’hui, 100% de la consommation de poissons pélagiques est déjà couverte. Ça veut dire que tout poisson supplémentaire qu’on va pêcher, il faut l’exporter. C’est une filière qu’il faut organiser, qu’il faut structurer », estime encore Moetai Brotherson.
Au Forum des Îles du Pacifique, Hervé Berville, missionné par Emmanuel Macron, « viendra certainement avec plusieurs messages » présage le président polynésien. « Le premier, sur le traité BBNG : réaffirmer la position de la France qu’on partage en Polynésie sur la non-exploitation des fonds marins. Ce sont ces sujets-là qu’il viendra certainement développer, mais je ne peux pas non plus parler à la place du ministre ». Ce mercredi, Moetai Brotherson achèvera ce déplacement à Paris par une rencontre, la première depuis son élection en mai dernier, avec le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal.