Une partie des meilleurs rameurs du fenua et quelques étrangers, environ 160 compétiteurs, seront sur la ligne de départ samedi à Aorai Tini Hau, pour le retour du Super Aito, disputé cette année sur deux étapes, le même jour. Mais l’épreuve comptera aussi de nombreux absents, puisque plusieurs grosses écuries du va’a se sont envolées pour la Catalina Race en Californie, et que certains champions boycottent toujours l’événement. « Il faut que chacun fasse ses choix, entre un voyage aux États-Unis ou un chèque de 500 000 francs », glisse le président du comité d’organisation Mara Aitamai, en référence au prize money, reparti à la hausse.
Appelez-le Super Aito Sprite Channel Race. Après deux ans de remous – une édition 2022 marquée par une pétition de rameurs mécontents, une nouvelle fronde l’an passé en raison de la baisse des dotations et la création d’une course concurrente, et l’annulation, toujours l’an passé, de l’épreuve pour cause de forte houle – le Super Aito fait son retour ce samedi 7 septembre au parc Aorai Tini Hau. Mara Aitamai, co-fondateur de la course, est de retour à la barre en compagnie de Charley Maitere. Pour cette édition du renouveau, l’organisation souhaitait revenir à la course entre Moorea et la pointe Vénus. « Mais cela n’a pas été possible pour plusieurs raisons, et notamment parce que la plage de Temae est désormais encadrée par un cadre strict, qui nous empêche d’y aller avec tous les bateaux suiveurs, sachant que les affaires maritimes préconisent un suiveur par rameur », explique Mara Aitamai. Te Aito Events s’est donc rabattu sur le parc Aorai Tini Hau, en créant « une course par étapes ».
Dans la matinée, les rameurs auront rendez-vous avec le challenge Carlos Perez, un sprint de 10 kilomètres au départ de la plage avant un tour de la digue de Motu Uta. À peine 3h30 après le départ de cette première étape, la seconde; le challenge Lewis Laughlin, sera lancée sous le soleil de midi. Une course longue de 28 kilomètres, en forme de boucle entre Aorai Tini Hau et le motu Martin. « C’est un format que nous avions essayé il y a cinq ans et qui peut plaire et déplaire, car ce n’est jamais évident de faire deux courses sur une même journée. Mais cela permet aussi à ceux qui ont eu un problème sur la première étape de s’y retrouver avec la deuxième », détaille l’organisateur.
Pas de course féminine et une concurrence américaine
Près de 160 concurrents sont attendus au départ. Parmi eux, les 88 meilleurs du dernier Te Aito, remporté début juin par Revi Thon Sing, les 40 meilleurs vétérans, les 10 premiers de la course des U19 Taurea et les rameurs étrangers s’étant qualifiés sur le Te Aito ou sur les courses partenaires à l’international. Plus d’une dizaine d’étrangers ont confirmé leur participation. En revanche, il n’y aura pas de course féminine cette année : « nous en avions prévu une, mais nous avons eu beaucoup de complications donc nous avons décidé de la reporter pour l’an prochain », assure l’organisateur, qui devra aussi composer sans de nombreux cadors. Une partie d’entre eux boycotte toujours l’événement après les tensions des années précédentes ayant abouti à la création des courses Tahoe et Super Tahoe, et une autre partie est en Californie, pour la Catalina Race. Cette course, organisée le même jour que le Super Aito, verra notamment s’affronter Shell Va’a, Team OPT, Air Tahiti ou Team Huahine. De quoi priver l’épreuve mythique du va’a hoe tahitien de nombreux rameurs de premier plan. « Ça rouscaille un peu, mais je pense qu’à un moment donné chacun doit faire son choix, entre un voyage aux États-Unis et un chèque de 500 000 francs », tacle Mara Aitamai.
500 000 francs au vainqueur, 120 000 pour le meilleur îlien
L’organisateur fait ici référence au prize money proposé cette année sur le Super Aito, et largement réévalué après avoir créé la discorde en 2022 et en 2023. Un demi-million de francs pour le vainqueur, 250 000 pour son dauphin et 120 000 pour le troisième en open, une catégorie où les dix premiers seront récompensés financièrement. Des chèques de 150 000, 120 000 et 80 000 francs sont aussi prévus pour les podiums master et espoirs. « Nous avons également décidé de promouvoir une catégorie spéciale, pour les rameurs venus des îles« , note Mara Aitamai. Ce classement « No te mau motu » offrira ainsi 120 000 francs au meilleur îlien, 60 000 au deuxième et 40 000 au troisième. « Bora Bora bouge beaucoup, Raiatea aussi et les Tuamotu organisent pas mal de choses dans leurs atolls respectifs, donc ce classement créé pour eux va apporter du piment dans cette édition », anticipe l’organisateur.