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« Le tahitien, une langue aussi riche et digne que les langues internationales »

 

DB/Radio1

La famille Atem signe le 2e tome de ses « Éléments pour une étude comparative du tahitien, du français et de l’anglais ». Il offre un outil de plus aux élèves, étudiants, mais aussi aux professeurs et enseignants dans leur apprentissage de ces trois langues.

Carole Atem, professeure agrégée de lettres modernes et docteure de la Sorbonne en littérature et civilisation française, son frère Florent, maître de conférences en langues et littératures anglaises et anglo-saxonne et leur père Félix, retraité, ancien maître de conférences en linguistique anglaise, sont tous les trois locuteurs tahitiens. Ils ont croisé leurs expertises pour comparer le tahitien, le français et l’anglais.

Ce travail a consisté, selon Carole Atem, à « étudier, sur le plan de l’énonciation, les trois langues de façon comparative pour montrer que les trois langues ont des structures aussi complexes les unes que les autres, et que finalement le tahitien, comme on s’en doutait, est une langue tout aussi riche et digne que les grandes langues internationales que sont le français et l’anglais. »

Cette étude s’appuie sur la grammaire éditée par le Fare vāna’a. Dans le premier tome, sorti en 2019, il s’agissait de se concentrer sur le groupe nominal et le groupe verbal, des phénomènes très fréquents dans les trois langues ; dans le deuxième tome des phénomènes plus plus précis et plus compliqué ont été étudiés, comme les subordonnées ou les verbes modalisateurs. Pour autant, « on se rend compte qu’il y a toujours la même égalité, avec des fonctionnements très compliqués dans les trois langues ».

Ces deux tomes sont des outils. Ils apportent un point de vue complémentaire pour faciliter l’apprentissage du tahitien en premier lieu, mais aussi de l’anglais et du français. En effet, grâce aux comparaisons, les élèves et étudiants mais aussi les professeurs et enseignants en formation trouvent des clés pour lever certains de leurs blocages.

©DB/Radio1

Félix Atem revient sur la génèse de ces travaux lancés il y a de nombreuses années, alors même qu’il démarrait sa carrière d’enseignant au collège de Taaone. « L’établissement a été le premier à enseigner le tahitien, et à se donner les moyens d’y parvenir. » Felix Atem dit s’être rapproché de Maco Tevane déjà engagé dans la démarche. « Je lui ai fait part des études menées en France qui permettaient de montrer que le tahitien était bien une vraie langue et non un simple dialecte. » Carole Atem confirme, « c’est un travail de longue haleine, un projet transversal en cours depuis plus de 15 ans« .

La famille a fait don de son oeuvre. Le tome I et le tome II sont distribués gratuitement dans les établissements et sont téléchargeables en ligne.

 

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