Le Tapura huiraatira a finalement renoncé à son projet d’assouplir les règles de la parité aux territoriales « compte tenu des émotions qu’a réveillées cette proposition », mais il a également retourné la situation contre le CESC, qui l’avait critiqué sur le sujet, en proposant d’introduire la parité dans cette institution qui compte moins d’un quart de femmes parmi ses membres !
En fin d’année dernière, l’une des propositions de l’avis voté par le Tapura pour le toilettage du statut d’autonomie de la Polynésie française avait fait couler beaucoup d’encre. La majorité souhaitait en effet assouplir les règles de la parité aux territoriales, pour rendre l’obligation de parité applicable à chaque section et non plus à la circonscription. Une disposition qui avait contraint le Tapura, comme les autres partis, à présenter au moins trois femmes têtes de section sur huit.
Interrogée par l’élue Tavini, Eliane Tevahitua, dans une question écrite à l’assemblée sur ce sujet, la ministre de la Famille, Isabelle Sachet, a répondu le 25 janvier dernier en annonçant que son gouvernement et sa majorité avaient finalement renoncé à ce projet. Mais surtout, la réponse de la ministre retourne la situation contre le Conseil économique social et culturel (CESC) qui avait critiqué la position du Tapura à l’époque alors qu’il ne compte lui-même que… 11 femmes sur 48 conseillers !
« Compte tenu des émotions qu’a réveillées cette proposition de modification statutaire, elle a été retirée des propositions du Gouvernement. Toutefois, il a émis le souhait que le Conseil économique, social et culturel, qui considère que cette proposition était une régression de la place des femmes en politique, laisse également une meilleure place aux femmes en son sein en appliquant également le principe de parité pour sa composition », écrit Isabelle Sachet.
Et en effet, le projet de toilettage du statut présenté mercredi en commission des lois au Sénat ne prévoit plus de modification de la parité aux territoriales. Mais il présente un nouvel article qui introduit cette notion au CESC. Parité bien ordonnée commence par soi-même !