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Le Tapura s’interroge sur Yan Jambet : « La probité ne concerne que les élus ? »

Yan Jambet a été nommé directeur de l’OPH à la fin du mois d’août alors que celui-ci avait été condamné en septembre 2022 pour « abus de confiance », « usage de faux en écriture » et « vols ». L’opposition s’étonne et demande si « l’intégrité et la probité dans les affaires publiques », ardemment défendues par le président Brotherson, ne concerne donc pas les directeurs d’établissements publics.

La nomination de Yan Jambet à la tête de l’OPH n’a pas laissé l’opposition indifférente. Les révélations de nos confrères de Tahiti Infos sur la condamnation en septembre 2022 du tout nouveau directeur de l’OPH pour « abus de confiance », « usage de faux en écriture » et « vols » ont vivement fait réagir. Et justement, Tepuaraurii Teriitahi, représentante Tapura à l’assemblée, a envoyé une question écrite au président Brotherson à ce sujet.

Yan Jambet, passé par la Socredo, la Scierie de Papara, puis Imagine Promotion dont il a été directeur financier jusqu’à fin 2020, et dont la filiale Puna Ora était le premier opérateur de logement social privé, a laissé quelques mauvais souvenirs notamment à son ancien employeur Franck Zermati, à qui il doit plus de six millions de francs. Le tribunal civil de première instance de Papeete l’a d’ailleurs condamné pour ces faits commis en 2019 et 2020. Interrogé à ce sujet, Moetai Brotherson s’est d’abord défendu en expliquant que cette condamnation au civil n’était pas portée au casier judiciaire, laissant entendre qu’il n’était pas au courant, ce que l’opposition refuse de croire. « Vous ne pouvez pas ignorer qu’une condamnation au civil n’est pas portée au casier judiciaire et qu’ainsi votre argument n’est pas recevable », écrit Tepuaraurii Teriitahi, qui continue : « Il est avéré que sa probité est gravement et durablement mise en doute puisqu’il a reconnu avoir soustrait des fonds au moyen d’une fausse signature, qu’il a demandé un délai pour rembourser son ex-employeur et qu’il n’a pas fait appel du jugement qui le frappe. »

La représentante Tapura s’étonne du grand écart du président qui, lorsqu’il était député, « avait ardemment défendu à l’Assemblée nationale une proposition de loi visant à rendre inéligible à vie un élu condamné ». « Faut-il comprendre que pour vous la probité ne concerne que les élus, et que l’on peut faire des concessions pour les directeurs d’établissements publics amenés, dans le cas d’espèce, à gérer annuellement près de 15 milliards de fonds publics ? » interroge Tepuaraurii Teriitahi, qui termine en se demandant si vraiment les élus de la majorité, siégeant en commission de contrôle budgétaire et financier, vont approuver cette nomination.

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