Dans un communiqué du bureau exécutif, le Tavini entend répondre à la supposée « campagne d’indignation » des détracteurs du parti qui critiquent ses liens avec ce qu’il persiste à appeler une « organisation non gouvernementale », le Groupe d’initiative de Bakou ». Le parti bleu ciel liste ainsi 17 pays peu recommandables avec qui la France entretient des relations, y cherchant l’excuse de ses propres fréquentations.
« C’est celui qui le dit qui l’est » : on pourrait résumer ainsi la pensée du jour que le Tavini Huiraatira a partagée aujourd’hui. Et sa réponse à ceux qui critiquent ses liens avec le GIB, c’est de pointer que la France entretient elle aussi des relations de coopération avec de nombreux pays où les droits de l’Homme, la liberté de la presse et les droits des peuples autochtones sont mis à mal. À l’appui, une liste de 17 exemples, de l’Arabie saoudite au Vénézuela, en passant par la Chine et la Russie.
Pour rappel, le Groupe d’initiative de Bakou est une émanation de l’appareil d’État azerbaïdjanais, que le soutien français à la minorité arménienne a rendu furieux. La mission du GIB est de renvoyer Paris dans ses cordes en l’accusant d’être un oppresseur colonial et en soutenant les forces indépendantistes des territoires ultramarins français. Au cours des deux dernières semaines, on a pu entendre Tematai Le Gayic se démarquer de ses camarades bleu ciel, les accusant de nouer des alliances contre nature avec un régime autoritaire, Moerani Frébault et 90 députés de son groupe parlementaire demander une résolution européenne condamnant l’ingérence de Bakou, et Manuel Valls dénoncer des tentatives de déstabilisation.
On peut donc saluer le réalisme du Tavini, qui reconnaît la validité de la catégorisation de l’Azerbaïdjan parmi les pays qui s’assoient, par inclination ou par intérêt, sur plusieurs grands principes de la démocratie moderne. Mais qui s’en tape, du moment que ses commis voyageurs peuvent repartir en excursion sur les côtes de la mer Caspienne.