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Le Tavini juge « mensonger » le toilettage du statut sur le fait nucléaire

© Tavini

Une « lecture mensongère » de l’histoire de la Polynésie française. Voilà comment le Tavini Huiraatira qualifie mercredi matin le projet de modification du statut d’autonomie du Pays que propose l’État français. Le toilettage doit être examiné ce jeudi « pour avis » par l’assemblée de la Polynésie française.

À la veille du débat en séance plénière à l’assemblée de la Polynésie française, jeudi 15 novembre, sur le projet de toilettage du statut, et après avoir voté contre le texte en commission des institutions jeudi 9 novembre, le parti indépendantiste a expliqué sa position sur le fond dans un communiqué diffusé mercredi matin.

Sur la formulation proposée par l’État, le Tavini explique : « Écrire dans ce projet de loi, élaboré par le ministère des Outre-mer, que ‘la Polynésie française a contribué à la construction de la capacité de dissuasion nucléaire et à la défense de la nation’, est une lecture mensongère de notre histoire. Nous devons tous nous rappeler que le général de Gaulle, lui-même, avait menacé d’instaurer un gouvernement militaire à Papeete si les Polynésiens n’obtempéraient pas pour faciliter l’installation du Centre d’expérimentation du Pacifique dans notre pays. »

Pour le Tavini, « le peuple ma’ohi a été volontairement sacrifié sur l’autel de la raison d’État, pour la seule grandeur de la France » et « c’est  sous la contrainte et le mensonge que ce peuple a subi dans sa chair 193 bombes atomique aux conséquences catastrophiques, notamment transgénérationnelles ».

« La mention de la reconnaissance du fait nucléaire dans le statut d’autonomie n’est qu’un leurre pour endormir la conscience du peuple ma’ohi », poursuit le parti indépendantiste.

Le Tavini s’en prend aux « manœuvres de la France » pour désinscrire la Polynésie française de la liste de l’ONU des pays à décoloniser et au « catalogue de mesures d’ordre mémoriel » proposées par la sénatrice Lana Tetuanui.

Enfin, dans la même veine que l’annonce de sa future plainte pour « crimes contre l’humanité » auprès de la cour pénale internationale de La Haye, le Tavini annonce une « saisine par l’Église protestante maohi le 30 octobre 2018 du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève ».