À un mois du premier tour des législatives, le parti indépendantiste fait circuler une pétition demandant « aux trois futurs députés de la Polynésie de présenter une proposition de loi visant à rendre inéligible à vie tout homme politique définitivement condamné » pour détournement de fonds publics et corruption, notamment. D’après Moetai Brotherson, candidat bleu ciel dans la troisième circonscription, depuis jeudi soir, plus de 1 000 personnes ont déjà signé cette pétition.
C’est jeudi soir, à l’occasion de deux meetings de campagne à Faa’a et à Papeete, que le Tavini a lancé sa pétition « stop corruption ». « Nous demandons aux futurs députés de présenter, comme premier acte de leur mandature, une proposition de loi visant à rendre inéligible à vie tout homme politique définitivement condamné par la justice pour détournement de fonds publics, gestion de fait, trafic d’influence passif, corruption active, prise illégale d’intérêt, et bien sûr pour tout acte de nature criminelle » peut-on lire en français, puis en tahitien. Cette pétition circule depuis hier soir à Faa’a et Papeete et des centaines d’exemplaires ont été envoyés « dans toutes les îles de la Polynésie française », indique Moetai Brotherson, candidat aux législatives dans la troisième circonscription. Il affirme que plus de 1 000 personnes l’ont déjà signée. Moetai Brotherson fait évidemment partie des premiers signataires, aux côtés des autres candidats du parti, Richard Tuheiava et Valentina Cross.
« C’est l’actualité qui a provoqué un déclic », affirme le candidat du Tavini dans la troisième circonscription, en faisant référence à l’affaire des emplois fictifs – le Conseil d’État a rejeté, mardi, le pourvoi de Gaston Flosse contre la décision de la Cour des comptes qui a condamné l’ancien président du Pays et la vingtaine d’élus et de syndicalistes qui ont bénéficié du système d’emplois fictifs mis en place entre 1996 et 2004. D’ici au premier tour des législatives, le 3 juin, le Tavini espère recueillir au moins 20 000 signatures. Pour que le résultat de la pétition puisse être présenté au gouvernement, les signataires sont priés de préciser leur numéro d’électeur ou leur bureau de vote. C’est aussi pour qu’elle puisse être prise en compte que la pétition ne circule que sous format papier ; « la loi française ne reconnaît pas les pétitions en ligne », explique Moetai Brotherson. Les militants du Tavini devraient, de nouveau, être présents devant les bureaux de vote lors du deuxième tour de la présidentielle, même si le parti appelle à l’abstention. En plus des drapeaux et des tee-shirts bleu ciel, ils auront sûrement entre leurs mains cette pétition « stop corruption ».