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Le Tavini poursuit ses pérégrinations en Azerbaïdjan

Invités par le Groupe d’initiative de Bakou, une ONG créée en 2023 pour « lutter contre le colonialisme français », huit membres du parti indépendantiste ont pris l’avion lundi soir pour la capitale de l’Azerbaïdjan. Une visite de quatre jours y est programmée, pour, selon les médias de propagande locaux, étudier des « possibilités de coopération » entre le parlement de cet État autoritaire et l’assemblée de la Polynésie française. Ils participeront ensuite à une conférence sur les « défis et perspectives » du « droit de la Polynésie française à la décolonisation ».

La romance continue entre le Tavini et l’Azerbaïdjan. Après avoir assisté à la création du GIB en 2023 – le fameux Groupe d’Initiative de Bakou – puis signé un mémorandum en mai dernier avec cette « ONG » (non reconnue comme telle par l’ONU) dédiée à la « lutte contre le colonialisme français », le parti bleu ciel se rapproche désormais du parlement local.

Une délégation de huit personnes est actuellement à Bakou, parmi lesquels le secrétaire général du parti, Vito Maamaatuaiahutapu, ou encore quatre membres de la très discrète commission de décolonisation de l’Assemblée : Tevaipaea Hoiore (vice-président de la commission de l’éducation), Marielle Kohumoetini (présidente de la commission de l’équipement), Maurea Maamaatuaiahutapu (vice-présidente de la commission des institutions), Heinui Le Caill (président de la commission éducation).

Ces représentants sont partis pour quatre jours de visite, dédiés, selon les agences de presse locales, à examiner « les possibilités d’établir une coopération entre l’Azerbaïdjan et la Polynésie française dans les domaines interparlementaires : économique, humanitaire, ainsi que scientifique, éducatif, sportif, de santé et autres ».

En clair, un rapprochement entre les deux assemblées, qui pourrait mener à la signature d’un accord de partenariat plus concret que le mémorandum acté en mai, puisqu’il s’agirait d’une coopération officielle entre deux institutions. L’Azerbaïdjan et son parlement n’en seraient pas à leur coup d’essai dans le Pacifique : ce pays en froid avec la France, régulièrement accusé d’ingérence par Paris, a déjà signé un partenariat avec le Congrès de Nouvelle-Calédonie, dirigé par les indépendantistes.

Une conférence sur la décolonisation… dans un parlement muselé 

Outre ces échanges, les élus polynésiens doivent également participer à une conférence intitulée : « Le droit de la Polynésie française à la décolonisation : défis et perspectives ». Elle sera organisée au sein même du parlement d’Azerbaïdjan, où l’autoritaire président Ilham Aliyev, au pouvoir depuis 2003, jouit d’une large majorité. Lors des dernières élections législatives, plusieurs partis d’opposition avaient refusé d’y participer, en dénonçant l’emprisonnement d’opposants. Les observateurs internationaux n’avaient pas été autorisés par le pouvoir en place à suivre le bon déroulement du scrutin. Les accusations de crimes de guerre à l’encontre de l’Azerbaïdjan dans son conflit avec l’Arménie, avaient poussé le Tavini à se justifier en mai, après la signature du memorandum.

« On en retient uniquement la possibilité pour nous de se faire entendre à l’international, soulignait alors Ella Tokoragi, secrétaire générale adjointe du Tavini. « On ne va pas se mêler de ce qui se passe en Arménie, ou des rapports entre l’Azerbaïdjan et la France. Mais si ce mémorandum peut déclencher une réaction de la France, pousser l’État à se mettre à la table des négociations à propos de la Polynésie, c’est bon à prendre », ajoutait celle qui est aussi membre du conseil d’administration du GIB.

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