ACTUS LOCALES

Le Tavini proteste contre « un déni de démocratie »

©CP/Radio1

Richard Tuheiava et Tony Géros ont dénoncé ce jeudi le rejet de la proposition de loi pour abroger l’obligation vaccinale, et le rejet d’une question écrite sur les mesures sanitaires pour éviter une 3e vague de Covid-19. Ils s’interrogent notamment sur l’indisponibilité en Polynésie d’autres vaccins que Pfizer et Janssen, et d’antiviraux monoclonaux ailleurs qu’à l’hôpital.

Après le rejet en commission de la santé, le mois dernier, de sa proposition de loi pour abroger celle de l’obligation vaccinale, le groupe indépendantiste avait déposé le 25 novembre dernier une question préalable sur les mesures de prévention sanitaire en prévision de la 3e vague de Covid-19.

Selon le règlement intérieur de l’assemblée, la question doit alors être inscrite à l’ordre du jour de la séance suivante et les élus doivent voter sur l’opportunité d’étudier le texte. Or elle a été retirée de l’ordre du jour par une nouvelle conférence des présidents réunie hier. Son traitement éventuel est ainsi repoussé à au moins avril prochain puisqu’aujourd’hui marquait la fin de la session parlementaire. Côté gouvernement, on estime que le sujet de la vaccination obligatoire a été évacué lors des négociations de sortie de grève. Quant aux mesures aux frontières, le conseil des ministres a décidé hier de limiter l’accès au territoire aux seules personnes complètement vaccinées.

Il n’en reste pas moins que les élus Tavini se sentent baillonnés. “Inadmissible”, disaient ce matin Tony Geros et Richard Tuheiava en conférence de presse, dénonçant un “problème d’éthique” dans une majorité toujours de “l’ancienne école”, qui ne fait qu’obéir à l’exécutif, lui-même exécutant de l’Élysée selon les deux élus.

“Quand on oblige, c’est qu’on n’a pas d’arguments, c’est juste qu’on est plus nombreux”, dit Richard Tuheiava. Pour lui, la contagion au covid est avant tout un problème de civisme et de comportement, comme l’a montré l’arrivée du variant Delta disséminé par un homme échappé de quarantaine. Il dénonce le fait que les Polynésiens n’ont pas accès aux vaccins comme Sputnik ou Sinopharm (à l’efficacité moindre selon les connaissances actuelles), réclame les vaccins Sanofi ou Valneva (qui sont encore en phase de tests) : “je me ferai vacciner avec le vaccin que je veux parce que je suis libre”, dit-il. La question écrite évoque aussi l’indisponibilité des antiviraux monoclonaux en dehors de l’hôpital.

Il s’agit notamment du Ronapreve, un médicament développé par une entreprise de biotechnologie américaine et qui a effectivement été validé par les autorités sanitaires dès le mois de mars. Il faut tout de même préciser que ce traitement dans sa forme actuelle est administré par intraveineuse, donc plutôt à l’hôpital. Relativement onéreux, il est aussi très peu disponible en Métropole, les autorités travaillent actuellement à en faciliter l’accès.

Pour les élus bleu ciel, la Polynésie est limitée dans ses choix parce que les vaccins utilisés ici sont “gratuits et il y a un gros stock à écouler”. Ils pestent aussi contre la politique de prévention santé déficiente du Pays. Naturellement les deux hommes se défendent de politiser le sujet.

 

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