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Le Tavini se souvient de l’émeute du 23 octobre 1987

Oscar Temaru a déposé une gerbe au pied de la stèle de Pouvanaa a Oopa ce lundi pour commémorer les émeutes du 23 octobre 1987. L’occasion de « rappeler au peuple polynésien une des heures les plus sombres » de l’histoire locale, selon le président du parti indépendantiste.

Encore une commémoration du Tavini Huiraatira. Ce matin Oscar Temaru et ses partisans, au titre de son « devoir de mémoire » ont déposé des gerbes au pied de la stèle de Pouvaana a Oopa. Pour le leader des bleu ciel, il s’agit de marquer cette date du 23 octobre 1987 dans les mémoires pour « rappeler au peuple polynésien une des heures les plus sombres de notre histoire ». C’est à cette date que la grève des dockers du port de Papeete avait tourné à l’émeute. Le Tavini parle d’une « intervention inadéquate des forces de l’ordre », à l’encontre du mouvement porté par la confédération des dockers de Polynésie – et soutenu par le Tavini et le Ai’a Api – qui aurait dégénéré. La ville de Papeete avait ainsi subi des dégradations importantes, évaluées selon Oscar Temaru à plus de 5 milliards de francs à l’époque. Pour le tavana de Faa’a, le haut-commissaire Pierre Angéli est « le seul responsable » de cet incident qui a mis la ville sens dessus-dessous. L’Etat avait « des agents de renseignements » et il savait « qu’à partir de 17 heures, il ne devait y avoir plus personne sur les quais. »

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Pierre Angeli sera remplacé trois semaines après ces événements par Jean Montpezat. Et cette petite cérémonie, « grande de sens » a aussi été l’occasion pour le président du parti indépendantiste de se souvenir une fois encore de l’épisode de la grenade qu’il conte chaque année. Selon lui, la grenade lancée par les gardes mobiles lui étaient destinée, mais c’est finalement Léon Tefau, fidèle partisan du Tavini, qui s’est retrouvé avec « une jambe en moins ». Oscar Temaru se dit victime d’un « complot » en raison de la quête qu’il poursuit depuis son entrée en politique, celle en faveur de « la liberté du peuple polynésien », dit-il.