Samedi soir, à la fermeture du centre d’appel du Téléthon de la mairie de Papeete, 1,3 million de francs avaient été récoltés au bénéfice de l’association française contre les myopathies. Un montant en nette baisse par rapport aux années précédentes. « Tout à fait normal, pour les organisateurs qui s’attendaient à ce que la crise Covid éloigne les donateurs, on reviendra plus fort l’année prochaine ».

Même si certains dons pourraient encore gonfler le décompte, les organisateurs du Téléthon en Polynésie le savent : la cagnotte n’atteindra pas des sommets cette année. Le Lions Club comptait samedi soir 1,3 millions de francs de recettes. Un chiffre bien éloigné de la quinzaine de millions des « grandes années » et même en nette baisse par rapport aux 5,5 millions récoltés en 2020. Mais les organisateurs ne sont pas surpris : « C’était une édition particulière, avec un format réduit », rappelle Manutea Gay. Du fait de l’incertitude sur l’épidémie, la plupart des évènements associatifs organisés d’accoutumée n’ont pas eu lieu, pas plus que la vente de T-shirts, qui représentaient, ces dernières années, le gros des recettes.

Les deux ans de crise Covid qui ont imposé une omniprésence des questions sanitaires dans la vie publique, et engendré des tensions économiques, ont aussi joué. « Les gens sont fiu de cette situation, reconnait Manutea Gay, qui est aussi un des responsables de la plateforme Covid. Il faut en tenir compte et que les gens ne se sentent pas en défaut : c’est tout à fait normal, beaucoup de familles ont d’autres soucis en ce moment ».

Le bilan n’est pas entièrement négatif, puisque certains, notamment du côté des entreprises ont maintenu leur donation habituelle malgré l’absence d’évènement. Surtout, les dons polynésiens vont s’ajouter à la cagnotte nationale qui, elle, est très satisfaisante cette année avec près de 8,8 milliards de francs, un montant similaire à l’avant-Covid. Des fonds qui vont comme d’habitude servir à financer, au travers de l’AFM-Téléthon, la recherche de traitements contre les myopathies, notamment au travers des thérapies géniques qui ont rencontré de beaux succès ces dernières années, et l’accompagnement des malades.

Du côté de Tahiti, on donne déjà rendez-vous pour 2022 : « Revanche à nous pour que l’année prochaine on rattrape ce pseudo-retard, sourit Manutea Gay. En tout cas l’énergie est toujours là ».