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Le tennis français pleure le décès de Patrice Dominguez

HOMMAGE – Plusieurs personnalités du tennis français ont salué la mémoire de l’ancien champion et entraîneur, dimanche.

« Le tennis français est en deuil. » C’est avec ces mots que le président de la Fédération française de tennis (FFT), Jean Gachassin, a commenté dimanche le décès de Patrice Dominguez, ancien joueur, entraîneur, capitaine de Coupe Davis et directeur technique national. « Patrice avait des analyses extraordinaires. C’était un grand technicien et surtout un grand passionné », a insisté le président de la FFT sur l’antenne de RMC, radio pour laquelle Patrice Dominguez était encore consultant il y a quelques semaines. « Il transmettait tout ça à toutes les personnes qui étaient à ses côtés à la télévision et à la radio. C’est vraiment une grande perte pour le tennis français. Il analysait les matches, il les disséquait et c’était quelqu’un d’avant-garde pour le tennis. »

« Regarde ce garçon, il va devenir très fort. » Le prédécesseur de Jean Gachassin à la présidence de la FFT, Christian Bîmes, a également salué la mémoire de Patrice Dominguez (ici en 1973), avec lequel il avait travaillé à la Fédération entre 1994 et 1996 puis entre 2005 et 2009. « La première image qui me vient, c’est au tournoi de Biarritz. Ce n’est pas hier. Il avait quinze ans, c’était donc il y a cinquante ans », raconte l’ancien président de la FFT au micro d’Europe 1. « Et on m’avait dit : ‘regarde ce garçon, il va devenir très fort et effectivement, il est devenu très fort, il est devenu n°1 français, et le tennis français ne s’est jamais porté aussi bien qu’au moment où Patrice était à sa tête et je dois dire que son analyse, ses conseils, sa vue à long terme se sont avérés exacts sur les futurs talents du tennis français. » Très vite après sa carrière de joueur, achevée en 1981, Patrice Dominguez a effectivement choisi de devenir entraîneur. C’est ainsi lui qui a accompagné les premiers pas d’Henri Leconte.

« Habité par la passion du tennis. » « C’est un choc pour nous, pour tout le monde, je l’ai vu aujourd’hui dans cette situation qui est quand même douloureuse », a confié à Europe 1 celui qui avait atteint la finale de Roland-Garros en 1988. « C’est une personne qui m’a beaucoup apporté, il va nous manquer à tous car, à chaque chose qu’il faisait, que ce soit entraîneur, DTN, capitaine de Coupe Davis, il le faisait avec passion, il était vraiment habité par ce sport et cette passion pour le tennis. C’était quelqu’un de grand, de généreux dans tout ce qu’il faisait. » Jean-Paul Loth, qui a accompagné Patrice Dominguez à ses débuts et qui fut son collègue à France Télévisions, se souvient d’un homme « passionné ». « Je suis allé le voir hier soir (samedi soir) à l’hôpital, j’ai eu la chance de passer encore un petit moment avec lui, il était inconscient bien sûr », raconte l’actuel consultant d’Eurosport. « On est nombreux à être très atteints. C’est quelqu’un que j’ai connu à 15-16 ans. C’est quelqu’un d’intéressant, Patrice, parce qu’il était passionné par les arts, par la peinture, passionné par la belle écriture, il avait beaucoup de centres d’intérêt, qui faisait que c’était quelqu’un de très à part. »

« Quelqu’un d’extrêmement fin. » Nelson Monfort, qui côtoya longtemps Patrice Dominguez à France Télévisions, évoque également « quelqu’un d’extrêmement fin », d’extrêmement sensible, d’intelligent et cultivé ». « On se parlait souvent en anglais, il me taquinait un petit peu sur ce côté franco-américain, il me disait très gentiment : ‘je regrette que tu sois arrivé dans le circuit des commentateurs après que j’ai arrêté sa carrière’. Il me disait : ‘comment vas-tu amiral Nelson ?’, etc. Au-delà de ça, c’est quelqu’un qui, dans un premier temps, pouvait apparaître un petit peu sérieux, mais qui, en fait, avait beaucoup d’humour et beaucoup d’intelligence. »

Les joueurs français actuels, qu’il a soutenus en tant que DTN ou que consultant, ont eux aussi eu une pensée émue, dimanche, notamment sur le réseau social Twitter. Gaël Monfils a écrit qu’il n’oublierait jamais le « soutien inconditionnel » que Patrice Dominguez lui avait apporté « comme dirigeant et comme ami ».

« Ancien numéro 1 puis directeur technique national du tennis français, il aura aussi été un des premiers à devenir consultant à la radio et à la télévision, toujours pour partager la passion de son sport », dit le communiqué de l’Elysée. Patrice Dominguez a exercé ses talents de consultant pendant près de trente ans sur l’antenne d’Europe 1.

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Source : Europe1